L'histoire :
Dans un musée préhistorique, un guide (à lunettes) certifie que le squelette de tyrannosaure présent dans cette salle est un xylophone. Pour preuve, devant 3 touristes médusés, il attrape un fémur et tape sur les côtes en chantant Jingle bells...
Au bord d'une falaise littorale, un père et son fils (à lunettes) effectuent leur travail de mémoire sur leur épouse et mère, qui a chu à ce même endroit 10 auparavant. Le père se souvient très bien de ce moment : il venait de lui acheter un recueil de poèmes. Il se met alors à déclamer des vers en hurlant pour couvrir le bruit du ressac... ce qui surprend son fils qui tombe à son tour.
Le professeur Jenkins (à lunettes) est tout excité : il vient de découvrir la formule qui régit le mouvement perpétuel. Il entame sa démonstration sur un tableau, tandis que son collègue le professeur Médart le somme d'arrêter ces foutaises. Jenkins ne comprend pas : il vient de découvrir la formule qui régit le mouvement perpétuel. Il entame sa démonstration sur un tableau...
A la surface de la lune, deux astronautes (à lunettes) en mission discutent famille. Le fils de l'un deux a donné des pétards à son père « pour faire des blagues sur la lune ». Or, lui, lui a répondu que sans air, c'était impossible de déclencher la moindre combustion ! Et en outre, sans air, on n'entendrait pas non plus le bruit des pétards. Or, tandis qu'il explique cela, il n'entend pas (forcément...) que derrière son dos, son module et son collègue viennent d'être écrabouillés par une énorme météorite...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier album est la réédition de la série Pendant les travaux la visite continue, rebaptisée pour l'occasion Histoires à lunettes. Les auteurs s'amusent ici avec une forme d'humour très particulière : l'absurde, qui s'épanche avec plaisir sous forme de gags en une planche. Hormis le registre du non-sens, le trait commun à tout ces « gags » se situe sur le nez des personnages (qui, étrangement, donc, portent tous des lunettes). Cet apparat commun, qui stipule de manière sous-jacente que les sujets n'ont pas la pleine capacité de leur vision, est logiquement propice à générer moult confusions, erreurs, quiproquos... Expliqués et racontés comme dans le résumé ci-dessus, les gags de ce premier recueil d'Histoires à lunettes ne percutent certes pas au mieux. Avec Midam au co-scénario (le papa de Kid Paddle), l'humour est tout de même plus finaud que lorsque Clarke oeuvre seul (à partir du tome 4). En revanche, le trait comique du dessinateur s'avère idoine à illustrer ces situations ubuesques souvent exquises. Quatre contextes récurrents sont à souligner : le médecin légiste, l'amnésique qui écoute son magnéto en se levant, les querelles des professeurs Jenkins et Médart, et le type qui couche le produit de ses réflexions sur machine à écrire. Notons d'ailleurs que Clarke ne se lassera pas de ces situations, qu'on retrouvera sur les 4 autres recueils de la série...