L'histoire :
Le grand seigneur Yoshida, considéré comme dur mais juste, régnait sur le Hoso-e. En désaccord profond depuis toujours avec son frère Mitsuru sur la possession de cette province, Yoshida avait décidé de lui offrir la paix. Une fastueuse réception avait été organisée au château d’Ishikari. Alors que la fête avait fait bon train et que les hommes avaient ingurgité ce qu’il fallait de saké pour s’effondrer, une troupe de ninjas payés par Mitsuru passa à l’assaut. Le massacre fût sans pitié, les samouraïs de Yoshida n’ayant aucune chance. Seuls Yoshida et quelques uns de ses fidèles échappèrent à l’assassinat et purent se battre et résister. Finalement blessé à mort, Yoshida réussit à s’enfermer dans une chambre forte du Donjon où il put se résoudre dignement à faire seppuku. Il fit son haikku funéraire avec son propre sang : « La traitrise prend ma vie. Un lotus de sang a poussé dans ma poitrine, fleur plantée par une lame superbe ». C’était il y a douze ans. Pourtant, on en parle encore. D’autant plus que, depuis un an, un samouraï masqué attaque régulièrement les hommes de Mitsuru. La marque du « lotus de sang », qu’il laisse à chacune de ses attaques, ne laisse aucun doute sur une soif de vengeance. Il fait désormais parti des pires cauchemars de Mitsuru !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une réédition de Kogaratsu en version intégrale, en voilà une bonne idée ! Il était une fois, un monde de BD européenne où le manga n’avait pas encore fait son apparition, où la culture Japonaise n’était réservée qu’aux judokas et autres asiatico-geek dont on ignorait encore l’existence. C’est dans le Journal de Spirou que le personnage de Kogaratsu fit alors son entrée remarquée, au début des années 80. Le premier volume de cette réédition en intégrale regroupe les 4 premiers albums de la série, en guise de premier cycle de l’œuvre. L’abord est a priori difficile, à la fois dans les sujets traités que dans les personnages et leur culture. Bosse (Olivier Bossé) ne nous épargne pas, balançant du mieux qu’il peut un ou deux mots de Japonais, histoire de nous mettre dans l’ambiance. Le graphisme de Marc Michetz enfonce le clou avec un style un peu torturé, aux couleurs déconcertantes. Pourtant, passé une bonne centaine de pages, on s’y sent bien, on se passionne, on en redemande. Le vrai défaut de ce recueil est dans l’édition. Avec seulement 6 illustrations provenant d’un livret accompagnant l’édition originale du tome 6, Dupuis fait le minimum syndical question bonus. De plus, le choix (économique) du petit format nuit au plaisir de lecture de cette magnifique œuvre très dense…