L'histoire :
Jean-Pierre Martin est un petit garçon en classe de CE2 dans un petit village de campagne. Quand il n’a pas école, il passe le plus clair de son temps à donner un coup de main à la ferme des Gérard avec son copain Cyril. Il y a plein de choses à apprendre dans une ferme : comment on garde les vaches, mais aussi comment on tue les canards, les poulets, les lapins… Un jour, la fermière leur demande de tuer un énième petit chat. Jean-Pierre et Cyril essaient alors de le claquer très fort contre un mur, comme ils ont entendu que ça se faisait… en vain. Un autre jour, alors qu’il regarde un documentaire télévisé sur la vie de la savane, Jean-Pierre reste perplexe en apprenant que les lions tuent leurs petits pour déclencher les chaleurs de leurs femelles… A l’école, Jean-Pierre est amoureux de Sophie – comme tous les garçons, d’ailleurs. Mais il redoute plus que tout Florence la teigneuse. A la maison, le quotidien de Jean-Pierre est un peu plus compliqué. Son papa, qui a beaucoup de travail, rentre très tard le soir, ce qui engendre de nombreuses disputes avec sa maman. Et puis un jour, alors qu’elle l’emmène au cinéma voir LE film de super héros à ne pas manquer, et qu’elle l’installe dans les premiers rangs, il se retourne, voit et comprend. Au fond de la salle, sa maman embrasse un autre homme que son papa. Un homme à tête de lion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Corps à corps et Victimes parfaites (parus tous deux également dans feu la collection Expresso de Dupuis), Gregory Mardon explore l’enfance de son personnage récurrent, Jean-Pierre Martin. Cette fois, l’auteur complet excelle véritablement dans l’exercice. Tantôt très drôle, tantôt bouleversante, cette Leçon de choses sonne terriblement vraie. C’est bien simple : à de nombreuses reprises on se demande comment Mardon a fait pour retranscrire avec une telle justesse les souvenirs de notre propre enfance. En proie à la nostalgie, aux côtés de Jean-Pierre, on vit le ressenti ingénu d’un gamin qui traduit en explications simples ce que lui donne à voir la vie. On se délecte véritablement de ces saynètes provinciales qui n’ont pourtant en soi rien d’extraordinaires, tant nos tendres souvenirs paraissent proches. A de nombreuses reprises, Mardon dessine des planches sans aucun phylactère, livrant une succession de vignettes qui sont autant de tableaux résumant une vie à la campagne, une journée de classe ou un profond bouleversement se passant de tout discours : la séparation de ses parents. Son style de dessin est certes très simple, très « contemporain ». Mais Mardon joue habilement avec les différentes facettes du 9e art. A quelques reprises, il insère des éléments graphiques hétérogènes dans ses planches (la guerre de tranchée, la promenade solitaire en forêt…). Sur ce principe, la scène de l’engueulade lue par le jeune héros à travers sa revue comics est particulièrement habile. A (re)découvrir d’urgence !