L'histoire :
Disputé par ses parents et fâché avec Poulain, Tapir manifeste haut et fort son mécontentement dans la rue. C’est à ce moment qu’il rencontre un couple de réfugiés venus de l’île Croco, qui joue de la musique sur un banc. Ils leur racontent leur exil de leur pays aux mains du cruel et cupide dictateur Métastase. La plupart des réfugiés partent sur l’île voisine, l’île du Crabe. Malheureusement, le dictateur empêche le ravitaillement par bateaux, en plaçant des mines au nord de l’île. Il serait possible de les ravitailler par le sud de l’île, mais la voie ferrée est désaffectée. Tapir appelle les Castors à la rescousse. Ils ont une idée géniale : et s’ils remettaient en état les 120 km de rail ? Poulain en parle à son père qui a un ami ingénieur au chemin de fer. Celui-ci trouve une solution avec une vieille locomotive à retaper achetée pour une bouchée de pain. Pendant ce temps, sur l’île Croco, le général Métastase reçoit des informations venues d’Europe via des informateurs qui ont épié les Castors. Il est fou de rage et va tout mettre en œuvre pour déjouer leurs plans...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’île au crabe marque un véritable virage dans la saga des Castors. Tout d’abord dans sa forme : ce récit s’étale sur deux albums de 46 planches (ce qui est rare et mérite d’être souligné). Ensuite, il possède une dimension altermondialiste avec une histoire de réfugiés et de dictateur cruel. La patrouille des Castors n’aide plus seulement les mamies ou les aveugles à traverser au passage clouté ; cette fois-ci, ils jouent un rôle humanitaire en aidant des populations étrangères en détresse. Les dimensions pédagogiques et explicatives sont toujours au rendez-vous : le plan du convoi ferroviaire détaillant le wagon des vivres, des traverses, des médicaments ou encore le plan des agents de Métastase pour détourner l’aide aux réfugiés. Mais la violence, le plus souvent sous-jacente dans les précédents albums, éclate ici au grand jour, notamment quand les terroristes tirent avec leurs fusils sur les voyageurs embarqués sur le paquebot Baifaloville. Il n’en demeure pas moins que le dessin de Mitacq atteint sa vitesse de croisière, avec des décors saisissants et des personnages bien croqués, dont le général Métastase en figure de proue. Les fans des Castors le reconnaîtront pour l’avoir aperçu dans Le pays de la mort (n°17) et Les démons de la nuit (n°18) sous les traits de Mafuta Menghé, l’homme qui a essayé de renverser le président du Muanda. Suite et fin de ce diptyque avec Blocus !