L'histoire :
Au début du XVIIIème siècle, dans les îles côtières de Caroline du Sud, un jeune couple s’unit dans le plus grand secret. Harriet est la fille d’un riche propriétaire d’une plantation et gouverneur de la région. Quant à Conrad, c’est un aventurier qui rêve de retrouver un parchemin qui mène à la cache d’un trésor. Alors qu’ils fuient par les mers, les éléments se déchaînent et font chavirer leur embarcation : seul Conrad y survivra. Pendant ce temps, Robbert Murdoch, le diable des sept mers, vient régler un vieux contentieux avec le père d’Harriet : il lui propose de conserver sa fortune et son pouvoir ; et en échange, le gouverneur fermera les yeux sur les agissements en mer du pirate. Il l’oblige également à céder sa plantation par voie légale : le bandit accuse le vieil homme de la lui avoir volée il y a bien longtemps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les années 80, Hermann (le père) est sollicité par le cinéaste Roman Polanski pour réaliser le story-board de son film Pirates (1986). Yves H (le fils), en découvrant bien plus tard le travail qu’avait réalisé son père à l’époque, décidera de lui écrire une aventure de flibustiers des plus originales. En effet, aux classiques chasses aux trésors, abordages sanglants, naufrage, mutinerie ou encore batailles épiques contre les marins de la couronne, s’invitent des phénomènes fantastiques avec des morts-vivants. Au-delà du caractère invraisemblable et peu conventionnel (qui peut surprendre), on regrette un scénario qui manque parfois de limpidité. La multiplication des protagonistes, la difficulté à faire le lien entre eux, les multiples digressions, peuvent donner un sentiment de confusion générale. Sur le plan graphique c’est toujours du TRÈS grand Hermann ! Alors que la BD maritime n’est pas son domaine de prédilection, il nous offre des planches spectaculaires, tant lorsque les navires sont dans la tempête, que pour les scènes d’abordages. Ses pirates ont des visages burinés par les embruns, Conrad a une gueule d’ange, les décors sont des plus soignés. Cet adepte légendaire de la couleur directe a grandement mérité sa récompense du Grand Prix d’Angoulême 2016. En plus d’une interview d’Yves H, de dessins originaux, de plusieurs pages de Story-board du film Pirates, cette intégrale offre l’équivalent d’une planche supplémentaire inédite par rapport à l’édition en 2 tomes.
