L'histoire :
La partie de laser game d’Ariane et Nino se poursuit. Nino redoute l’équipe de Jonas, car celui-ci n’a jamais peur de se mesurer aux autres. Selon Ariane, le jusqu’au-boutisme est une posture qui peut mal finir, comme ce fut le cas du Japon pendant la seconde guerre mondiale. Elle donne aussitôt quelques notions historiques à son petit frère, et commence par resituer le Japon au début du XXème siècle. En pleine essor économique et politique, l’archipel est alors clairement expansionniste. Après s’être emparé de Taïwan et de la Corée, le pays se retrouve alors face aux autres puissances occidentales, qui ont établi des colonies aux Philippines, en Indochine ou en Inde. Reste la Chine, contre laquelle le Japon entre ainsi en guerre en 1931. Mais l’invasion de la Mandchourie et les massacres perpétrés par sa puissante armée sont dénoncés par les grandes démocraties. L’empereur Hirohito s’allie donc aux autres dictatures guerrières, comme l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste… avec lesquelles il formera les « forces de l’Axe » lorsque la guerre éclate en septembre 1940. Les américains décident alors d’aider militairement les chinois et de créer un embargo contre le Japon, notamment au niveau des approvisionnements en pétrole...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au sein de la collection didactique Le fil de l’Histoire, les auteurs Fabrice Erre (aux scénarios) et Sylvain Savoia (aux dessins) accordent encore un album à la seconde guerre mondiale. Le sujet est si vaste qu’il nécessitait bien d’être observé depuis plusieurs terrains. Après ceux de la France, de l’Allemagne, de la Belgique et actuellement de conserve ceux des USA et de l’Angleterre, voici donc celui du Japon, dans la guerre jusqu’au bout. Depuis le point de vue grand-public franco-belge, cette dimension de la seconde guerre est majoritairement méconnue. Le XXème siècle a suffisamment accaparé les esprits sur les antagonismes européens et leurs conséquences, pour nous préoccuper de ce qui passait en Asie. Par le biais de la jeune Ariane, le prof d’Histoire Fabrice Erre prend le temps de rappeler le contexte : le Japon expansionniste, son occupation sur une large partie de l’Asie au printemps 1942, les horreurs perpétrées là-bas aussi, qui n’ont rien à envier à celles des nazis dans les camps de concentration… Et puis la contre-attaque américaine et la guerre du pacifique. La particularité de l’armée japonaise, c’est d’aller jusqu’au suicide (les kamikazes, les résistances jusqu’au-boutistes sur l’île d’Iwo Jima…). L’utilisation de la bombe atomique semble bien avoir été le seul moyen d’éviter un bain de sang encore pire que les 100 000 morts instantanés qu’elle a engendrés, pour obtenir la capitulation japonaise. Défait, le Japon a toutefois pu maintenir son empereur et se reconstruire indépendant, bien que sous contrôle américain, pour devenir dès 1967 la seconde puissance mondiale. Le dossier final propose les biographies de Hirohito, du général Tojo, de l’amiral Yamamoto et du soldat Hiro Onoda (qui resta « en guerre » tout seul sur une île 30 ans après la fin de la guerre). Puis deux focus sont faits sur la chute du Japon et le poids de la bombe atomique dans la culture japonaise, avant de se terminer par la traditionnelle frise chronologique récapitulative.
