L'histoire :
Lors d'un club de lecture, Cassiopée impressionne par sa fine analyse d'une histoire d'amour, reflétant ainsi sa personnalité sensible. Séduite par son talent, Cécile, la libraire, lui propose de participer à un concours d'écriture de nouvelles. Le défi est de taille : créativité, passion pour l'écriture et détermination sont requises pour rendre le manuscrit dans un délai très serré. L'imagination de Cassiopée s'enflamme aussitôt. Des récits chevaleresques peuplés de guerriers valeureux, de princesses audacieuses et de créatures fantastiques prennent forme dans son esprit. Ou peut-être préférera-t-elle mettre en scène une héroïne confrontée à un mystérieux chevalier sans visage, voire à un sorcier maléfique ? Alors qu'elle est plongée dans ses rêveries créatives, la réalité la rattrape brutalement lors d'une promenade dans le parc : la statue du dragon, symbole fondateur du club des trois sœurs, a mystérieusement disparu. Ce totem, témoin du serment qu'elles s'étaient fait de vivre ensemble d'extraordinaires aventures, s'est volatilisé. Face à cette disparition troublante, les sœurs Grémillet se mobilisent immédiatement. Leur quête pour retrouver cette statue emblématique va les entraîner dans une nouvelle aventure qui mêlera intimement la réalité et les mondes imaginaires de Cassiopée, brouillant la frontière entre ce qu'elle écrit et ce qu'elle vit avec ses sœurs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce septième tome des aventures des Sœurs Grémillet, Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci composent une œuvre qui incarne magnifiquement l'adage attribué tantôt à Lao-Tseu, tantôt à Goethe : « Ce n'est pas le but qui compte, mais le chemin». Cette philosophie, que l'on retrouve également dans l'univers musical contemporain avec la réflexion poétique d'Orel San dans son titre La Quête où il médite sur l'importance du voyage plutôt que de la destination, traverse l'intégralité du récit. Une enquête apparemment banale – la disparition d'une statue de dragon – se transforme en une profonde exploration des personnalités et des aspirations de chaque sœur. La force narrative de Di Gregorio réside dans sa capacité à entrelacer brillamment deux dimensions : l'enquête réelle menée par les trois sœurs et l'univers imaginaire que Cassiopée développe pour son concours d'écriture. Cette construction en miroir permet d'aborder les thèmes fondamentaux à travers le prisme unique du caractère de chaque protagoniste, créant ainsi un récit secondaire qui amplifie la résonance émotionnelle de l'histoire principale. L'univers visuel créé par Barbucci magnifie cette narration avec une identité graphique envoûtante où douceur et rêverie se rencontrent harmonieusement. Ses décors, qu'ils soient ancrés dans la réalité ou nés de l'imagination, révèlent une minutie exceptionnelle et baignent dans des teintes pastel qui enveloppent le lecteur d'une chaleur réconfortante. Influencé par l'esthétique manga, son style se caractérise par des personnages aux traits semi-caricaturaux et aux regards profondément expressifs, chaque sœur étant immédiatement identifiable par un langage corporel qui reflète fidèlement sa personnalité. Cette fusion entre une narration multicouche subtilement construite et une expression graphique d'une grande sensibilité confère à la série une présence visuelle saisissante qui amplifie l'intensité émotionnelle du récit. Une fois encore, les auteurs réussissent à toucher le cœur des lecteurs en transformant une simple quête en une véritable odyssée intérieure, rappelant que dans la vie comme dans l'art, la beauté réside souvent dans le voyage plutôt que dans la destination.