L'histoire :
C’est la fin des années 80. Dans sa Pologne natale, Marzi essaie désespérément de comprendre le monde qui l’entoure et de traduire les paroles des grands et leurs disputes incessantes sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Même le simple mot « Solidarnosc » est un mystère, bien qu’il apparaisse dans toutes les conversations. « Tu verras plus tard, c’est des problèmes de grands… » telle est la réponse qu’on veut bien lui donner. Pourtant, grâce à l’école où on parle de ce fameux « grand frère », et à la télé où un certain « Walesa » est omniprésent, Marzi comprend de plus en plus de choses. Et la réalité fait peur, surtout quand son père, qui participe activement au mouvement protestataire montant, ne rentre pas de l’usine avec les grèves récurrentes qui s’éternisent. Heureusement, l’été et les vacances arrivent pour savourer les joies et la tranquillité de la campagne. Ses champs de fraises, ses troupeaux de vaches, sans parler de la bande de copains… L’insouciance revient avec les chaleurs et c’est parfois l’occasion de voyager plus loin, pour aller voir la famille que l’on a pas vu depuis longtemps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout comme le premier recueil, cette seconde intégrale de Marzi bénéficie d’une mise en page revue par rapport aux albums originaux et d’une re-colorisation bichromique grise et rouge, qui lui confère une ambiance particulière tout à fait approprié au contexte. Ce traitement graphique donne un charme supplémentaire au dessin de Sylvain Savoia, qui avait déjà su trouver le registre parfait au ton autobiographique. Dans cette deuxième partie, le ton qu’accorde Marzena Sowa aux évènements de son enfance se fait plus grave et plus inquiétant. On y retrouve encore un peu de l’innocence de l’enfance, mais la naïveté n’y est plus. Les jeux habituels souffrent du climat politique oppressant qui s’immisce dans les moindres refuges de la vie quotidienne. Marzi grandit et perçoit de plus en plus le malaise ambiant… et nous avec. Ainsi donc, sans perdre de son charme, ce deuxième pavé s’avère tout de même plus rude. Pour compléter les reprises des albums, un excellent carnet de voyage de Marzena Sowa livre le reportage de son retour dans sa Pologne natale, où elle retrouve sa famille et ses amis. Ce témoignage original complète l’œuvre de manière très intéressante, et donne un écho tout particulier à l’actualité au moment de la sortie de l’intégrale : l’anniversaire des 20 ans de la chute du mur…
