L'histoire :
« Comment vit-on dans un pays récemment libre ? Qu’est-ce qu’on peut faire qu’on ne pouvait pas avant ? Est-ce que ça s’apprend d’être libre ? ». Pour une jeune fille, pas grand-chose ne change : c’est encore les parents qui décident, l’école est obligatoire et il faut encore aller à la messe le dimanche. Pour les adultes non plus d’ailleurs : ils semblent toujours accaparés par le travail, la famille, l’église… Bref, au début les différences ne se font pas beaucoup sentir. La liberté commence au supermarché : les magasins commencent à se remplir peu à peu mais les gens n’ont pas l’air pour autant plus heureux. Dans ces nouvelles boutiques, on veut vendre des choses et on doit acheter. Il n’y a plus d’uniforme, on met ce que l’on veut à l’école : maintenant, on est riche ou pauvre… Le catéchisme remplace le sport… On est plus calme. Les premières séries américaines débarquent : on a peur mais c’est tellement envoutant. La Pologne change, Marzi aussi. C’est l’époque des premières colonies de vacances et de ses péripéties.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce recueil est le troisième volume de l’édition intégrale de Marzi regroupant les tomes 6 et 7 de cette série autobiographique très réussie. Tout comme les deux premiers recueils, il bénéficie d’une mise en page spéciale par rapport aux albums originaux et d’une re-colorisation en bichromie grise et rouge qui sied à merveille au contexte de l’œuvre. Cette partie de la vie de Marzena Sowa retranscrit le questionnement d’une adolescente qui grandit en même temps que son pays. Le questionnement sur la nouvelle liberté acquise par une Pologne qui se cherche, en parallèle d’une vie qui se construit petit à petit, tout en prenant sa propre liberté, son indépendance. La famille, l’école, les scouts, les camps de vacances, la mort de sa grand-mère, le premier petit copain, les premières vraies jalousies, les origines de sa passion pour la France, etc. C’est un éventail d’expériences et d’émotions formant un témoignage original en enrichissant. Certes, Marzi est peut-être un poil trop parfaite. On aimerait bien de temps en temps qu’elle soit un plus méchante, un peu plus égoïste. En prime, un post-scriptum touchant de l’auteur, qui permet de faire le lien entre avant et maintenant, et qui ajoute une touche indéniable d’authenticité à cette œuvre passionnante.
