L'histoire :
Toujours enfermé dans l’obscurité d’une geôle occulte, Dodji attend le maître-fou, qui s’apprête à lui faire passer une ultime épreuve. Il tue le temps en discutant par une anfractuosité du mur avec Melchior, un voisin de cellule qui comprend son malheur. Enfin, le maître-fou sort Dodji à la lumière et lui impose l’épreuve pour gagner sa liberté, dans Fortville déserté. Dodji doit suivre une ligne rouge droite, tracée sur le sol, sans s’en éloigner, jusqu’à un objet dont il devra s’emparer. Dans perdre de temps, Dodji s’élance, s’équipant d’outils au gré des trucs qu’il trouve de-ci de-là. La ligne rouge lui impose alors d’escalader frontalement la façade d’un immeuble. Dodji attrape de la maïzena dans la vitrine d’un magasin de cuisine, et il s’en sert comme magnésie anti-transpirante pour que ses mains tiennent bien les prises. Une fois en haut, la ligne rouge suit la crête du toit, puis Dodji redescend avec une corde. Revenu sur une route bitumée, il décide soudain, à dessein, de s’éloigner de la ligne rouge. Le maître-fou apparaît aussitôt par une trappe dimensionnelle. Il avait prévenu : Dodji a désobéi, il va le payer cher. Mais Dodji entend bien se battre et gagner, cette fois. Quel plan secret a t-il donc fomenté ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lecteurs fans de cette série fantastique attendaient depuis longtemps les explications sur les mécanismes de ce monde ésotérique de plus en plus barré. Arrivent-elles trop tard, après un point de non-retour ? Le fonctionnement de cet « au-delà pour ado » bizarroïde est-il lui aussi trop bizarroïde ? Toujours est-il que malgré les pirouettes explicatives du scénariste Fabien Vehlmann pour essayer de remettre de l’ordre, Seuls ne convainc plus. Certes, dans ce tome 13, qui signe la fin du 3ème cycle, les cinq héros se retrouvent de nouveau réunis. Mais cette réunification parait trop facile, tant par son biais matériel, que par la démarche psychologique de pardon, inouïe, pour être crédible. Et pour autant, elle nécessite des explications vraiment complexes et hermétiques. On se contente donc des nouvelles trouvailles apportées par l’épisode et qui donnent lieu aux séquences spectaculaires : la forme étonnante du nouvel ami de Dodji, le monstre hallucinant qui attaque Terry… et la lettre qui lui est adressée ! Le dessin de Bruno Gazzotti, qui décline les personnages attachants au sein de décors renouvelés, demeure quant à lui fidèle à sa ligne semi-réaliste dynamique et colorée. Un cycle se termine, mais il ne referme pas définitivement les aventures de ce groupe d’enfants coincés dans une sorte de purgatoire (et de moins en moins « Seuls »). Un dernier cycle sera nécessaire pour (éventuellement) conclure la série.