L'histoire :
Isolé des autres – et totalement isolé tout court – dans le petit port breton de vacances de son enfance, Ivan survit en pêchant des araignées de mer et en avalant des conserves. De retour au manoir qui lui sert de lieu de villégiature, il prend la décision d’apprendre à conduire, afin de retourner à Fortville, dans l’espoir d’y retrouver ses amis. Soudain, Camille apparait devant lui, tel un fantôme. Elle l’incite à appliquer ce plan… ou plutôt elle le menace. Elle lui a d’ailleurs envoyé le « ravaudeur », un être méphistophélique accompagné d’une armée de « cloueurs », afin de le pousser à revenir vers la zone rouge. Puis Camille disparait. Ivan est déstabilisé et terrorisé. Il comprend que c’est elle, l’enfant-minuit. La nuit suivante, il observe les alentours à la jumelle, depuis la plus haute fenêtre du manoir. Il repère ainsi le phénomène : un bus – leur bus ! – émerge de la mer et se pose sur le port. Des enfants aux pupilles rouges en sortent lentement, tels des zombies, et se dirigent vers son manoir, accompagnés d’un adulte encapuchonné, porteur d’une mystérieuse valisette. Ivan se barricade chez lui en clouant les fenêtres à l’aide de lames de plancher. Mais les enfants en font autant depuis l’extérieur, en clouant toutes les issus, l’empêchant ainsi toute fuite. Puis à l’aide d’une clé passe-partout, le maraudeur ouvre tout simplement la porte d’entrée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chaque nouvel épisode de Seuls est particulièrement attendu par des milliers de (jeunes) fans, totalement accros. Cette fébrile attente est générée par la concomitance de deux principes. Primo, les acteurs récurrents de la série sont eux aussi des enfants/adolescents, en proie à la découverte d’un vaste monde – un monde permettant à la fois plein de libertés, mais aussi de sacrées mauvaises surprises. En gros, CQFD, une métaphore de l’entrée désirée et redoutée dans l’âge adulte. Secundo, les phénomènes qu’ils subissent sont ésotériques, ce qui signifie que n’importe quoi d’imprévisible peut arriver à tout moment ! Pour le plus grand bonheur des adeptes de nouveautés, et la perplexité de ceux qui aiment envisager où l’on va. D’ailleurs, il n’est pas du tout certain que le scénariste Fabien Vehlmann sache plus d’un tome à l’avance ce qui va se produire pour ses héros. La direction globale empruntée par ce 3ème cycle se confirme néanmoins : les 5 enfants héros sont tous séparés et vivent des épreuves différentes. On les retrouve tous à tour de rôle, par séquences alternées, intrigantes et angoissantes. Mais ce 11ème opus s’intéresse plus particulièrement à Ivan (après Terry au tome 10). Esseulé dans un manoir breton, le génie de la bande se retrouve acculé par un angoissant ravaudeur et ses armées de cloueurs ; et il pâtira d’un horrible châtiment, qu’on vous laisse découvrir. Entre deux, les hypothèses sur le fonctionnement de ce monde – et pourquoi pas de l’univers tout entier ! – continuent d’être émises, afin de faire monter en maturation le schmilblick. Le dessin est une nouvelle fois assuré par Bruno Gazzoti, dans une cohérence semi-réaliste d’ensemble irréprochable. Raâhh et maintenant que c’est lu, il faut de nouveau s’impatienter de la sortie du tome 12…