L'histoire :
Convoqués par le conservateur d’un musée municipal en décrépitude dans la commune de Saumure-en-Vexois, Tif et Tondu se retrouvent finalement face à un vieillard sourd comme un pot en salopette d’ouvrier. Ce dernier leur apprend que monsieur Gibelin, le conservateur, n’est pas là. En effet, il a été emmené en sanatorium après avoir craqué suite au vol qui a eu lieu au sein du musée. Faisant visiter les lieux, l’homme qui leur sert de guide récapitule le cours des événements. Des cambrioleurs ont profité de la nuit, du niveau de délabrement du lieu et de la surdité du gardien, pour dérober cinq toiles signé Jean-Baptiste Camille Corot. Puis quelques jours plus tard, alors qu’il accusait encore le coup, le conservateur est arrivé au travail nu comme un ver, à l’exception de son chapeau, ses chaussettes et chaussures… Constatant rapidement que l’homme n’avait plus les idées claires, sa femme fût prévenue avant qu’une ambulance ne l’emmène malgré ses insultes et protestations. Connaissant Gilbert Gibelin depuis qu’ils sont enfants, Tif veut tout faire pour aider son ami, mais il ignore comment s’y prendre. Pendant un an, le compère de Tondu écume les salles de vente, les antiquaires et autres brocantes en vain… Jusqu’au jour où une tire-laine surnommé « La moignon » prend contact avec eux d’une manière des plus particulières…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Crée par Fernand Dineur et popularisé par la mise en images de Will, Tif et Tondu ont connu leur dernière enquête en 1997 sous la plume de Denis Lapière et les crayons d’Alain Sikorski. Les deux héros s’apprêtent néanmoins à faire leur retour dans une aventure signé Blutch et Robber (tous deux frères), à paraître en décembre. En préambule de cette nouvelle BD, les deux frères nous proposent aujourd’hui un roman à la manière des ouvrages de la collection Spirou-Sélection édités par Dupuis entre 1944 et 1952. Si vous êtes fan de polar et récit policier dans le style Léo Malet et son Nestor Burma, vous passerez un excellent moment, tant on retrouve les clés et ficelles qui font l’efficacité de ce genre de récit. En sus, il est fort appréciable de déceler les clins d’œil à la BD à venir (que certains auront peut-être déjà découverts en prépublication dans le journal Spirou). De même, ce roman est intelligemment écrit, de sorte qu’on peut aussi bien choisir de le lire avant qu’après l’œuvre du neuvième art. Captivante, l’histoire de 86 pages découpée en chapitres est enrichie d’illustrations en noir et blanc, très plaisantes, signées Blutch. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve les célèbres Tif et Tondu dans une nouvelle aventure d’excellente facture, avant de leur donner rendez-vous pour de bon dans une bande-dessinée qui s’annonce sous les meilleurs auspices…