L'histoire :
Alors qu’il fait gentiment du tricycle, la roue avant du petit myrmidon butte contre un gros caillou. Myrmidon est éjecté de son véhicule vers le haut et il a la chance de pouvoir agripper au vol une tenue d’astronaute. Celle-ci lui sert de parachute pour regagner la terre ferme sur les fesses sans trop de bobo. Elle lui donne aussitôt l’idée d’être enfilée. Voilà donc Myrmidon déguisé en astronaute ! Un casque sphérique transparent roule vers lui comme par enchantement d’un côté et une épaisse fumée apparait de l’autre côté. Myrmidon enfile le casque, pénètre dans la fumée et se cogne… au pied d’une gigantesque fusée. Une longue échelle arrive à ses pieds, qui permet d’y monter. Myrmidon y grimpe d’autant plus rapidement qu’un extraterrestre souriant vient de lui tapoter l’épaule depuis le sol. Une fois sur le palier, Myrmidon donne un coup de pied dans l’échelle afin d’éliminer définitivement l’alien, occupé à escalader derrière lui. Puis il referme la porte et découvre le poste de commande de l’astronef. Evidemment, dès la première manette abaissée, l’engin vibre et décolle, direction l’espace…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s’être gentiment amusé avec la thématique du western et des cow-boys, Loïc Deauvillier scénarise une aventure ultra-simplette qui convoque le décorum de la science-fiction. Evidemment, le récit muet s’intéresse au public cible des enfants de 3-4 ans, pour une lecture souhaitée autonome. Il s’agit donc d’éveiller l’imaginaire à l’aide d’événements élémentaires et limpides, une démarche finalement plus élaborée que cela peut paraître au prime abord. C’est la raison pour laquelle Thierry Martin dessine son rouquin Myrmidon en couleurs, la plupart du temps au centre des cases, dans le cadre desquels interagissent des éléments basiques et dénués de couleur. Ainsi le petit lecteur s’assimile immédiatement à ce héros central, et le reste monochrome et immaculé compose le monde alentour, absolument inconnu et incertain, qu’il va falloir découvrir. Peu importe que ce soit plausible, cartésien ou logique : le principal est d’éveiller l’imaginaire dans une thématique donnée, en une suite de péripéties certes oniriques, mais cohérentes et pas trop longues. En ce sens, ce second volume mis en page à l’italienne compose une aventure initiatique adaptée et remplit pleinement son ambition. Evidemment, passé l’âge cible, l’intérêt est tout de suite plus limité…