L'histoire :
Alors qu’il est, comme toujours, habillé d’un simple babygros décoloré, Myrmidon glisse dans une flaque d’eau. Sa glissade l’amène à faire un saut périlleux en bordure d’une falaise, rebondir sur une branche d’arbre, plonger de l’autre côté d’un ravin, où l’attendent des vêtements d’alpiniste ! Myrmidon s’habille prestement, car un vautour le bombarde de gros cailloux. Piolet en main, le voilà paré à escalader la haute paroi qui se trouve devant lui. Avec courage et détermination, Myrmidon grimpe donc, haut, très haut… Il a une technique bien chanceuse pour s’affranchir d’un surplomb, par-dessus lequel il tombe nez à nez avec… un yéti ! La bête est énorme et elle tape sur sa poitrine avec ses poings ! Mais Myrmidon est agile et il parvient à éviter sa première attaque. Or il se retrouve désormais collé à la paroi. Il profite que le yéti est distrait par le lancement d’un caillou venu du vautour pour donner quelques coups de piolet bien placés entre lui et le yéti, qui se trouve dès lors sur un bord fragile. Ainsi, après avoir énervé le yéti, l’agitation de ce dernier produit ce que la ruse devait produire : le promontoire se fend et le yéti choit dans le vide avec le morceau de roche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les prodigieuses et imaginaires aventures de Myrmidon l’amènent cette fois à se confronter à la thématique de l’alpinisme et de la montagne. En une glissade sur fond blanc, voilà le rouquin héros qui s’habille d’une tenue colorée et qui entame la grimpette sur un autre élément de décor coloré permanent : la montagne, très verticale. L’originalité vient alors de l’orientation imposée au jeune lecteur pour pouvoir lire ces courtes aventures muettes : la progression escaladeuse de Myrmidon est présentée dans le sens de la largeur (le haut est à droite, le bas à gauche, ou inversement), afin d’utiliser un maximum de distance entre le haut et la bas, une fois le livre ouvert. Cette idée astucieuse pour figurer l’altitude et le vertige est encore amplifiée par la mise en page de la série qui a, dès le premier tome, adopté une disposition à l’italienne / paysage. S’agissant de la fameuse Bête de la montagne qui sert de titre, les auteurs Loïc Dauvillier et Thierry Martin convoquent des éléments bien présents dans la mémoire collective de tout amateur de 9ème art qui se respecte, c’est-à-dire qui a lu Tintin au Tibet : la coupe de cheveux au carré du yéti et la majesté des vautours. Une lecture comme toujours propice à stimuler l’imagination des primo-lecteurs…