L'histoire :
Le petit Myrmidon se promène dans la nature en babygros, lorsqu’il est doublé par un petit chien tenant une lance et une peau de bête dans la gueule. Myrmidon le poursuit et parvient à s’accrocher à la peau. Puis il dispute au chien ces deux attributs en tirant fort de son côté. Il remporte la mise et s’habille donc aussitôt en homme des cavernes. Or le chien aboie justement à l’entrée d’une grotte préhistorique. Myrmidon s’en approche et aboie plus fort que le chien, ce qui fait écho et met en fuite le petit animal… croit-il. En réalité, ce qui a effrayé le chien, c’est l’apparition d’un tigre gigantesque aux dents de sabres derrière l’enfant. Epouvanté, Myrmidon s’enfuit à son tour à travers le dédale de la grotte. Aculé contre une paroi, il ne doit son salut qu’à l’indication du petit chien de le suivre à l’intérieur d’un étroit conduit. Myrmidon rampe un peu et se retrouve dans une cavité plus spacieuse. Une torche se trouve abandonnée sur le sol, ce qui permet à Myrmidon d’avancer en profitant des peintures rupestres ornant les murs de la grotte. C’est curieux d’ailleurs : ces dernières relate sa propre mésaventure face au tigre géant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nez rouge et tignasse rousse, le petit Myrmidon embarque cette fois les très très jeunes lecteurs à travers la thématique des hommes des cavernes. Le biais imaginé par le scénariste Loïc Dauvillier est toujours la BD sans phylactère, majoritairement découpée en deux cases par pages (sur 32 planches à l’italienne), pour une lecture ultra rapide. Tous les ingrédients du thème, qui sont parvenus à travers le temps jusqu’à notre XIXème siècle civilisé, sont donc logiquement réunis : peau de bête, lance, grottes, peintures rupestres, paisible mammouth et tigre aux dents-de-sabres cher à Rahan… Si ces deux bestioles sont d’ailleurs protagonistes amis du célèbre film d’animation L’âge de glace – LA référence que les bambins ne manqueront pas d’évoquer dans le registre – ce ne sera pas le cas dans l’aventure virtuelle vécue par Myrmidon. Car rappelons le concept : c’est le costume qui plonge Myrmidon dans ses aventures ; sitôt qu’il le perd, il revient à la réalité. Comme d’habitude, Thierry Martin gère le dessin de manière simple et fluide, s’encombrant peu de décors (l’essentiel prime, vu le public-cible), voire de couleurs. On note que les auteurs parviennent à faire une astucieuse mise en abyme doublée d’un clin d’œil, avec la référence à la première BD de l’histoire : l’art pariétal… dévoilant en doublon la mésaventure qui vient d’être vécue par Myrmidon. Bon courage aux parents qui chercheront à expliquer la symbolique de la séquence à leurs bambins !