L'histoire :
De nos jours, une bande de quatre adolescents escalade la grille et s’introduit dans un parc. Ils se retrouvent face à des vestiges romains, les fondations du trophée d’Auguste, un monument érigé en l’honneur d’Octave, le neveu de César. Antoine, l’un des ados, appuie sur des chiffres romains positionnés sur le bas-relief. La combinaison qu’il compose déclenche des lumières et une voix s’élève, proclamant : « Qui ose ? Qui ose proclamer le sanctuaire d’Auguste ? Pauvres mortels ? ». Les intrus se dispersent, mais Antoine reste devant les vestiges. Puis à son tour, il décampe, mais glisse sur une pierre. Quand il ouvre les yeux, il se retrouve en l’An 16 avant Jésus-Christ. Habillé comme un soldat romain, il converse avec un autre soldat en latin. Il comprend rapidement qu’il se trouve dans l’armée d’Octave Auguste qui revient d’Espagne et qui marche en direction de Nice. Entre temps, une halte à Monoïkos (Monaco) s’impose. Il est encore loin le temps des yachts et des casinos…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’Alix aux Aigles de Rome, en passant par Astérix ou Murena, l’antiquité romaine a inspiré bon nombre de série du 9ème art. Ad Roman, nouvelle série située à Monaco des Éditions du Rocher poursuit le sillage de ses emblématiques séries, avec une histoire de jeunes étudiants qui voyagent dans le temps pour faire découvrir à tous cette époque d’une grande richesse. On apprend sans surprise que Monaco s’appelait Monoïkos et que la ville princière était loin d’avoir des yachts et des casinos. Assez bien documenté et muni de textes fournis, le scénario à 6 mains d’Yvon Berterello, Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau fonctionne sur un système d’aller-retours entre le présent et le passé. L’idée est intéressante sur le papier, mais force est de constater que tout cela s’essouffle par un manque de rebondissements narratifs et un équilibre pas toujours maîtrisé entre l’histoire et L’Histoire ! Le dessin de Boris Talijancic, qu’on a connu plus inspiré avec Hammerfall aux côtés de Sylvain Runberg, reste quant à lui trop académique et se signale par un manque de souplesse, comme s’il n’avait pas pu rendre tout son talent graphique. Pas facile de passer après d’illustres prédécesseurs comme Delaby et consort. Au final, ce premier album est un peu juste pour susciter un vif intérêt. Espérons que ce quadriumvirat se reprenne dans le prochain album...