L'histoire :
Les Aigles de Chicago : Un 19 février, vers 2 heures du matin. Alors que la ville dort, un petit groupe cagoulé déboule dans un magasin de vidéos pour adultes encore ouvert. Arme au poing, le commando liquide les quelques clients et l’employé avant de mettre le feu (…). L’été venu, force est de constater que la situation ne s’est guère améliorée. Malgré une communication se voulant rassurante de la part de la municipalité, Chicago est en proie à une vague d’actes barbares inexpliqués. Les tensions sont vives entre les différentes communautés noires, blanches et homosexuelles. Le Klan est montré du doigt…
Les Commandos de Philadelphie : Le professeur Virginia Buckley est assassinée lors d’une soirée tenue en son honneur. Après investigation privée, il semble que l’acte soit signé des Death Knights of the KKK, organisation méconnue jusqu’alors. Steve et Angéla sont appelés en urgence et reçoivent sur place l’aide de Jessica Buckley, la fille de la défunte scientifique, et celle d’Ossie Jenkins, une « vieille connaissance » d’Angéla (qui ne manque pas d’attiser la jalousie de Steve). L’affaire prend rapidement une tournure plus personnelle et se complique, la cause animale venant envenimer le tout…
Atlanta, cité impériale : Michaël Alister n’est plus. Venus rendre un dernier hommage à ce « vétéran de la lutte des droits civiques », Steve et Angéla enquêtent aussi sur les conditions de sa mort. Nombreux sont ceux, parmi le Klan, qui souhaitaient abattre celui qui – depuis qu’il assista au bûcher du père d’une petite camarade de couleur à l’âge de 10 ans – avait lutté contre l’organisation cagoulée de toutes ses forces. Militant infiltré, son témoignage permit en son temps de faire tomber quelques têtes notables parmi la police et les autorités locales…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que la parution du volume 7 de la série est annoncée pour l’automne 2010, Amerikkka poursuit sa réédition en format intégral, preuve d’un succès mérité. Original et engagé, le titre n’a en effet pas son pareil en matière de bande dessinée. S'il existe d’autres albums références abordant la problématique du KKK (citons pour exemple Kuklos, Big Bill est mort...), la présente série est sans doute la seule qui soit si impliquée sur le sujet, mariant fiction et action militante basée sur des faits historique avérés. Roger Martin connaît son sujet et nous le prouve une fois encore au travers de ces trois nouveaux théâtres d’action urbains, plus divers néanmoins sur le fond que sur la forme. On regrettera en effet une certaine redondance scénaristique (dans leur déroulé) sur les trois tomes composants cette intégrale. Ce qui fait l’une des forces du titre – un album, une intrigue complète – fait aussi sa faiblesse, toute mesure gardée. Le lecteur appréciera de connaître un peu plus ses héros (la relation de Steve et Angéla s’affichant plus ouvertement) et ne s’ennuiera pas un instant, tant le rythme est enlevé ! Point de repos, donc, pour notre couple de choc risquant leur vie pour la « bonne » cause. Si Amerrikkka évite en effet l’écueil du manichéisme, il n’échappera à personne que le propos est juste et vigoureux. D’intérêt citoyen en somme. A noter qu’en fin d’intégrale, figurent des illustrations originales signées d’auteurs tels que Stephane Perger, Greg Salsedo ou encore Jérôme Jouvray. De biens belles planches, plus ou moins graves et humoristiques, en hommage à une série sur le pied de guerre appelée à essaimer à grand vent !