L'histoire :
Steeve et Angela, deux militants de l’AKN (Anti-Klan Network), vouent leur vie à la lutte contre le Ku Klux Klan. Ils arrivent ce jour-là à Missoula, une ville du Montana, où l’antenne locale des Droits de l’Homme les a alertés sur des morts suspectes, notamment d’indiens. Un petit topo du tissu culturel local leur rappelle que le Montana est constitué de 96% de blancs « caucasiens » et 3% d’indiens… ce qui vaut au KKK d’avoir de puissantes milices racistes et violentes. Défilés, concerts rock, rassemblements du Tea Party participent d’une mentalité particulièrement ségrégationniste. Angéla, métis et enceinte de 7 mois, peut d’ailleurs mesurer la virulence du regard des passants en se promenant en ville. Steeve, lui, croise un homme auquel il lui semble avoir déjà eu affaire… Puis au cours de ses investigations sur les lieux des meurtres suspectés, on tente de l’intimider en décochant des flèches indiennes à ses pieds ! Pendant ce temps, quelques membres les plus extrêmes du parti républicains fomentent et corrompent pour étendre l’exploitation minière de la région. L’uranium s’y trouve en effet en grande quantité, mais son extraction engendre quelques soucis écologiques et sanitaires …
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvel opus et nouvel Etat américain pour les aventures sociaux-politiques du couple de héros militants anti-KKK… mais toujours la même bêtise raciste chez les activistes qu’ils combattent. Les voilà donc au Montana, en bute avec les milices locales du Klan, qui centralisent leur haine sur les indiens et œuvrent en faveur de l’exploitation industrielle de leur propre sous-sol. L’extraction ultra-polluante des ressources minières par un consortium proche des Républicains remplace donc cette fois (partiellement) l’habituelle inimitié envers les noirs. S’appuyant visuellement sur le trait semi-réaliste très typé de Nicolas Otéro, le contexte dépeint par le scénariste Roger Martin demeure (hélas) ultra-réaliste. En fait, cette série se classe à part dans le paysage bédéphile des thrillers politiques franco-belges. A l’origine, Martin, écrivain et spécialiste français du Klan, n’est pas originellement rompu aux canons du scénario de bande dessinée. De fait, ses albums empruntent des voies narratives en marge des standards, pas vraiment épiques, mais néanmoins éminemment intéressants, car tirés d’investigations réelles. Ce 8ème opus ne déroge pas au sceau quasi documentaire, avec une belle densité d’informations, reliées par une intrigue générale en réalité secondaire. Ça n’empêche pas nos héros d’être malmenés au cours de quelques rares scènes d’action… or quand on sait qu’Angela est cette fois enceinte, on craint le pire !