L'histoire :
Le baron Jean-Dextre Pandar de Cadillac est au Bénin, où il s’est fait volé son sexe... Il part donc à sa recherche à travers Cotonou, accompagné d’une « maudite galloise ». Il doit en effet retrouver celui ou celle qui lui a jeté ce sort pour obtenir la potion qui lui permettra de le transmettre à une autre personne. Pour ce faire, après avoir traversé avec succès le couloir de la mort. Jean-Dextre passera au Togo, puis au Ghana… Plus tard, Jean-Dextre est à New York, à la veille de l’élection présidentielle de Barack Obama. Puis un voyage dans le passé lui permet de revenir à veille de celle de l’élection de Georges Bush…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La poursuite des aventures du baron Jean-Dextre Pandar de Cadillac n’apporte pas plus d’éléments que lors du tome 1. Autant ce premier opus était formulé avec des anecdotes courtes qui permettaient de s’arrêter sur les réflexions autour de la question d’« être un blanc en Afrique sans être raciste », autant dans le second tome le côté décalé et absurde des aventures du Landais volant prend le pas sur le fond de ces mêmes réflexions. La quête du baron est donc de nouveau une succession de saynètes sans lien pour entretenir l’intrigue. Il est en particulier difficile de comprendre pourquoi le Baron passe pour une femme, même si c’est sur ce point que repose le gros de l’intrigue. Le séjour new-yorkais du baron ajoute encore à la confusion. L’absurde l’emporte au final sur le message, qui s’en trouve dilué, à l’image de la morale inattendue du premier récit, où le blanc lubrique, alcoolique et pédophile est puni. Les dessins, comme les dialogues, sont quant à eux particulièrement réalistes. Dumontheil utilise efficacement les expressions béninoises et togolaises, à l’image de ce conducteur de scooter qui, pour expliquer qu’il est tombé en panne d’essence, dit à notre baron « l’essence, c’est affaire oubliée-là », ce qui ne manque d’exacerber le racisme refoulé de notre héros. Nous ressentons tout à fait l’exaspération du « blanc » qui se retrouve dans une société qu’il ne comprend pas et qui tombe à son tour dans la caricature qu’il cherche absolument à éviter. Cette perspicacité dans les dialogues, associée aux détails du dessin, rendent la lecture particulièrement vivante et réaliste. Et qui connaît l’Afrique de l’Ouest (ou New York) prendra plaisir à retrouver ces ambiances.