L'histoire :
Révolté par la guerre et ses massacres, le Sergent Kirk a déserté le 7e de Cavalerie. Maha, jeune indien Tchatooga qu’il a sauvé d’une tribu rivale, est devenu son frère de sang. Le courage, le sens de la justice de Kirk lui valent le respect de tous et les indiens l’ont surnommé Wahtee, « le bouclier ». Il croise sur sa route El Corto, ancien bandit repenti, ainsi que le Dr Forbes. Ensemble, ils vont lutter contre des bandits attirés par un filon d’or situé en territoire indien. Entouré de ses amis mais aussi des tribus Pawnee, Comanche et Tchatooga, ils font tomber Fort Vance. Mais Kirk ignore que les brigands qui s’y étaient établis ont obtenu la protection de l’Armée et il se retrouve nez à nez avec ses anciens compagnons du 7e, dont de nombreux tomberont lors de l’assaut du fort. Rongé par la culpabilité, Kirk décide de quitter ses compagnons et apprend de surcroit que sa tête est mise à prix pour 10 000 $ ! Il n’a plus qu’une seule idée en tête : se livrer à la justice militaire, parce qu’il est aussi devenu un danger pour ses amis, parce qu’il se sent renégat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son excellente préface en forme d’hommage, Jean-Giraud nous démontre en quoi Sergent Kirk doit être mieux considéré qu’une œuvre mineure d’un auteur majeur. Nous ne saurions être plus convaincants, alors on vous recommande juste de lire cette intégrale, fan de Western ou pas, fan de Pratt ou pas. Parce qu’au fur et à mesure de ces 177 pages pour 10 épisodes (parus d’octobre 1953 à août 1954), on voit le dessin mûrir, jusqu’à livrer de splendides passages. La narration est également excellente ; Pratt a réécrit le récit initial d’Oestherheld (la série a été initialement publiée en Argentine dans le magazine Misterix, puis traduite en Italie plus de 10 ans après). Kirk est un personnage unique du Western, qui gagne forcément à être connu. Parce qu’on s’y attache vite ; parce qu’il incarne des valeurs humanistes, par sa conscience supérieure de la justice et de l’égalité, par son courage et son humilité, par son esprit de camaraderie. Au-delà de ce portrait idéal, les aventures et mésaventures du Sergent Kirk constituent également une réelle dénonciation du massacre des indiens. Un fond politique subtil qui n’enlève pas le piquant de l’action, pour un grand classique du genre.
