L'histoire :
La typographie et la bande dessinées étaient destinés à se rencontrer. L'une existe depuis plus de 500 ans et véhicule le savoir, alors que l'autre née au début du XXème siècle divertit. Tout a commencé en l'an 3500 avant notre ère, avec les débuts de l'écriture en Mésopotamie (actuelle Irak). Les hommes ont écrit pour garder une trace de leur passage. Les premières écritures sont pictographiques et sont gravées sur des tablettes cuites au four. Après, sont venus les hiéroglyphes égyptiens, une écriture figurative à laquelle on prête des pouvoirs magiques, qui laisseront place à l'écriture démotique, une écriture simplifiée devenue courante chez le peuple égyptien. Viendront ensuite, l'alphabet grec, puis l'alphabet latin des Romains, proche à quelques lettres près de celui que nous utilisons aujourd'hui. L'écriture latine avait le but avoué de s'imposer sur les autres langues, ce qui explique pourquoi les mots d'origine latine sont légion dans l'ensemble des langues européennes. En latin, chaque mot est séparé d'un point et écrit dans un caractère avec une taille plus profonde afin d'augmenter l'ombre et donc la lisibilité des lettres.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Typographie est partout. Mais cet être très particulier qui nous accompagne dès que nous lisons, finalement, nous le connaissons assez peu. Qui est cet outil formidable ? Pourquoi la lettre A a-t-elle cette forme ? Qui est l'auteur du caractère Helvetica ? Pourquoi la typo Comic Sans apparaît moins sérieuse, l'Impact plus brutal ? Autant de questions auxquelles David Rault, l'expert ès typo, véritable touche-à-tout artistique (réalisateur, maître de conférence) répond. C'est la personne idoine puisqu'il est membre de l’ATypI (Association Typographique Internationale) et auteur notamment du Guide pratique de choix typographique (2009) et de la monographie du typographe et affichiste Roger Excoffon (2011). Il drive ce patchwork d'auteurs avec merveille, chacun étant libre d'interpréter ses mots, avec la patte qui le caractérise, Libon et Hervé Bourhis jouent dans la cour de l'humour, Seyhan Argun et Seyan privilégiant la dimension de la véracité historique sans flon-flon, Alexandre Clérisse et Jack Raynal, jouant avec leurs traits old school savoureux. Bref, on en s'ennuie pas un instant et cet ouvrage que l'on pensait destiné aux fans de typos pourra de toute évidence éveiller la curiosité des profanes.
