L'histoire :
À Abidjan, une jeune femme pousse les portes du commissariat, en larmes. Son fils de trois ans a disparu depuis la veille. Et malgré les recherches du quartier, personne ne l’a retrouvé. Le policier de permanence, peu alarmé, lui conseille d’attendre. Mais pour cette mère, chaque minute compte. En rentrant chez elle, elle découvre une valise posée sur le pas de sa porte. Lorsqu’elle l’ouvre, l’horreur la frappe de plein fouet : ce qu’elle y voit la fait s’effondrer. Pendant ce temps, le commissaire Kouamé, figure incontournable de la police ivoirienne, doit gérer une autre affaire pressante. Convoqué chez l’ambassadeur de France par le Ministre de la Défense de Côte d'Ivoire, il apprend la disparition de Gaëlle Monfort, une élève brillante, disparue à la sortie de l’école. Fille d’un influent chef d’entreprise, son enlèvement prend une dimension politique. Si l'enquête ne donne pas des résultats concluants et rapides, l’affaire pourrait prendre une drôle de tournure : la police hexagonale pourrait prendre le relais. Un véritable affront pour l'emblématique commissaire Kouamé et un scandale diplomatique en perspective !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ah ! Sacré Commissaire Kouamé ! Toujours prompt à mener des enquêtes et toujours aussi contorsionniste quand il doit faire rentrer ses longs compas dans sa petite voiture de police ! Et là, il va avoir fort à faire avec l'enlèvement une jeune fille albinos. L’auteur d'Aya de Yopougon, Marguerite Abouet, ivoirienne vivant à Paris, nous plonge dans le bain direct, sans passer par la case « on met 10 pages à planter le décor ». D'emblée, le commissaire déploie une énergie débordante pour résoudre l’enlèvement d’une jeune albinos. Accompagné de son fidèle chauffeur Arsène, il va de surprise en surprise, livrant une enquête qui échappe à toute logique. Les personnages qui composent cet univers sont chatoyants à souhait (en particulier le marabout !) et l’enquête qui démarre sur les traces de la magie noire dévie constamment, en prenant des virages un peu trop larges par moments et des raccourcis rendant l'intrigue cafouilleuse. Chaque scène de cette aventure est imprégnée de l’humour ivoirien. Mais derrière l’action débridée, l’histoire évoque des thèmes plus profonds : la magie, l’irrationnel, mais aussi la société ivoirienne, ses croyances et son rapport à la modernité. Rendez-vous dans le prochain tome au titre énigmatique : On ne fait pas de feu sous un arbre en fleur.