L'histoire :
Tomasu appartient au Cal des Invisibles, un peuple aux croyances différentes qui se cache dans les montagnes. Contrairement à sa mère et à sa soeur, Tomasu refuse de se terrer et aime quitter son village pour courir dans la montagne et surprendre le renard et le rossignol. Mais s'il court aujourd'hui, c'est pour semer ses poursuivants qui obéissent aux ordres de leur maître, Iida Sadamu, seigneur du Clan Tohan. Il est sauvé par Otori Shigeru, du Clan Otori de Hagi qui les tue un à un avec son sabre. Tomasu raconte son histoire : alors qu'il rentrait d'une course en montagne, il découvrit son village incendié. Il y avait des cadavres partout. Des gens hurlaient dans le temple livré aux flammes. C'est là qu'il a vu le seigneur Tohan. Il a vu mourir le chef de son village ainsi que son père adoptif. Il s'est alors saisi d'une braise pour faire tomber le seigneur Tohan de son destrier. Profitant de cet instant, il s'est enfui... Otori Shigeru est formel : le seigneur Tohan le traquera jusqu'à ce qu'il puisse tuer Tomasu. Mais en attendant, le jeune garçon sera sous sa protection et se fera appeler Takeo pour éviter les soupçons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En parallèle de son adaptation d'À la croisée des mondes, Stéphane Melchior s'attaque à une saga qui est un des fleurons de Gallimard jeunesse : Le clan des Otori. Véritable succès public et critique, les romans ont réuni les suffrages avec 600 000 exemplaires vendus. Un sixième tome du roman est d'ailleurs à paraître en mars 2021. Ce qui a conquis les lecteurs, c'est cette plongée dans un Japon médiéval où l'aventure, la romance, la guerre et la magie s'imbriquent, à travers le destin d'un homme et d'une femme en devenir Tomasu alias Takeo et Dame Shirakawa, réunis autour d'un mentor Otori Shigeru. Stéphane Melchior réussit à traduire la complexité du livre et son âme profonde, en trouvant un équilibre parfait entre la fameuse contemplation nippone, très feutrée, et la violence d'une époque à travers une cruauté exacerbée. Ses mots sont tranchants comme un katana et doux comme de la soie ! Benjamin Bachelier accompagne Stéphane Melchior dans ce grand défi avec son trait poétique et délicat, faisant la part belle aux postures des corps, aux attitudes des personnages et aux atmosphères, avec des couleurs intenses et profondes. Une belle surprise de ce début d'année 2021.