L'histoire :
Jeune Invisible pourchassé par les hommes d'Iida Sadamu (qui ont exécuté sa famille manu militari), Takeo a été recueilli par Otori Shigeru, qui a fait de lui son héritier. Muto Kenji l'a quant à lui initié aux arts secrets de la Tribu, avant de lui révéler le lien qui l'attache à ce clan. De son côté, la belle Shirakawa Kaede est otage des Tohan. Tout juste âgée de 15 ans, elle a été promise à sire Otori Shigeru pour sceller une réconciliation politique entre les seigneurs de la guerre. Elle se rend à Tsuwano, au cœur des trois pays. Les noces auront lieu à Inuyama, capitale du clan des Tohan. Elle est accompagnée de Dame Maruyama Naomi, sa marraine, qui veille sur elle et lui apprend les rudiments d'une femme et future épouse. Depuis l'âge de 7 ans, elle est l'otage du clan Naguchi. C'est la première fois de sa vie qu'elle quitte la forteresse. Mais ce mariage est un piège que Shigeru, aidé de Takeo, a bien l'intention de détourner à son avantage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Née sous la houlette de la Britannique Lian Hearn en 2000, l'adaptation graphique du Clan des Otori continue de plus belle. Le futur mariage arrangé entre Kaede Shirakawa et Otori Shigeru est ici le fil conducteur de ce deuxième album développé par la plume délicate et incisive de Stéphane Melchior-Durand. Le scénariste décrit avec précision le décorum qui entoure cet évènement de raison. Le récit pénètre dans les manigances entourant ces 3 clans qui tirent les ficelles de ce monde. Dans cette série romanesque, tout est feutré et s'exerce avec une cruauté sous-jacente, un sourire de façade, une violence dissimulée sous le manteau... avant que le katana ne vienne couper court. Et au milieu de tout ça, une fleur qui s'épanouit, il y a certes les beaux costumes de Kaede, le protéiforme Kenji, la protection de Otori envers Takeo, l'art graphique de Takeo... mais surtout l'amour naissant entre Kaede et Takeo qui pourrait faire des étincelles ! Benjamin Bachelier épouse ces mots, ces phrases avec brio, entre envolées graphiques, tant lors des combats que des scènes de duels verbaux et il flirte dans les non-dits émotionnels entre Takeo et Kaede, avec leurs corps impatients et florissants. Vue la fin de ce Silence du Rossignol, on ne peut être qu'impatients que ce silence laisse place à un chant fort.