L'histoire :
En raison d’une panne, un aviateur est obligé d'atterrir en plein désert, au beau milieu du Sahara. Il passe alors vainement sa journée à essayer de réparer son avion, puis la nuit tombe. Alors qu'il dort profondément, il est réveillé par un petit garçon blond portant une écharpe, qui lui demande de lui dessiner un mouton. Dans un premier temps surpris, l'aviateur interroge le petit garçon sur sa présence, mais n'obtient comme réponse que le souhait du dessin d‘un mouton. L’aviateur lui dessine alors à plusieurs reprises l'animal tant souhaité, mais ne trouve jamais grâce aux yeux de l'enfant. Énervé, il lui dessine alors une caisse, dans laquelle le mouton est sensé se trouver ! Une journée passe ainsi. Après s'être fortement amusés, l'aviateur apprend que le petit garçon, qu'il surnomme affectueusement « le petit prince » vient d'une autre planète, l'astéroïde B612, et que son parcours avant d'arriver jusqu'ici, fut semé de rencontres étonnantes. Il apprend ainsi l'existence d'une rose orgueilleuse, d'un roi, d'un vaniteux et de tant d'autres personnes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapter une œuvre littéraire est toujours un exercice casse gueule, surtout lorsque celle-ci s’avère un véritable phénomène de l'édition depuis sa parution. Le petit prince est le roman le plus connu d'Antoine de Saint Exupéry, un formidable conte où la poésie côtoie la philosophie. A travers le regard candide d'un petit garçon, on découvre la difficile étape où l'enfant se confronte à l'incohérence de l'âge adulte. Si les adaptations du roman sont nombreuses et dans de multiples genres, que se soit au cinéma, en spectacle (par Richard Cocciante) ou même en chanson avec Mylène Farmer (Dessine moi un mouton), l'exercice n'avait jamais eu lieu en bande dessinée. C'est ici le fantasque et prolifique Joann Sfar qui décide de s'acquitter de cette tâche ! Avec son trait atypique, qui ne laisse personne indifférent, il nous retranscrit néanmoins une version assez fidèle au roman. Si certaines cases sont un peu simplistes, d’autres frôlent la virtuosité dans leur capacité à reproduire la vision de l'écrivain (la planète du Roi entre autres), qu'il allie aux mots simples et touchants de l'ouvrage. Si l'on devait émettre un bémol à cette adaptation, qui reste très fidèle, cela concerne la pagination, un peu trop importante au regard de la narration vive de Sfar. Toujours est-il que l’adaptation d’un tel monument littéraire ne pouvait être faite que par un auteur du calibre de Sfar.