L'histoire :
Les révélations de l'agent de Moscou qui s'est livré à la CIA continuent de faire des vagues des deux côtés de l'Atlantique. Le SDECE en France mène l'enquête avec l'agent Ogier dans les cercles proches du Général de Gaulle. Trois éminents gaullistes sont soupçonnés d'avoir été retournés par l'URSS. L'un d'entre est un ministre de confiance qui a négocié les accord d'Evian, et a été ambassadeur dans un pays de l'Est. Le deuxième a été consul à Bratislava et travaille désormais au quai d'Orsay. Le troisième, ancien résistant, a travaillé au sein même du SDECE avant de se lancer dans une nouvelle carrière industrielle qui l'amène à importer du bois d'URSS. Pendant ce temps, à Washington, l'enquête sur l'assassinat de Kennedy creuse le passé de Lee Harvey Oswald, notamment son séjour à Moscou. Mais le transfuge assure que l'ennemi communiste n'y est pour rien dans le meurtre commis par Oswald. Le problème est que ce second ex-espion s'est livré aux autorités et tente de discréditer le premier. A Paris, les soupçons se resserrent autour d'un nom.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième épisode accélère un peu le tempo côté français avec des surprises distillées tout au long de ses 54 pages. Il est crucial d'avoir bien en tête les deux albums précédents pour apprécier les subtiles évolutions de l'enquête, et ne pas se perdre dans les axes multiples entre les USA et la France. Il reste quelques éléments mystérieux concernant l'immédiat après-guerre, qui trouveront forcément leur éclaircissement dans le dernier tome à paraître dans moins d'un an. Le travail de Philipe Richelle au scénario reste très solide, même si on peut reprocher à ce récit une petite tendance à faire durer le suspense. On n'en finit plus d'aller et venir entre Washington et Paris pour des conversations brèves qui font un tout petit peu avancer les multiples éléments de l'enquête. Il faut donc rester bien plongé dans sa lecture et avoir une vraie dose de confiance dans le scénariste, pour un final à la hauteur des pistes lancées. Sachant que si les évènements relatés sont basés sur des faits historiques réels, rien ne permet d'aller chercher la réponse sur google ou wikipedia. Régis Penet fait un super boulot de dessinateur réaliste, clair et par moments très cinématographique dans ses enchainements de cases silencieuses. Les couleurs d'Andrea Meloni sont elles aussi parfaitement au diapason du ton de la série : nuancées sans jamais attirer l'attention du lecteur. Une bonne série qui sait comment accrocher le public.
