L'histoire :
Arthis revient seul sur Paris. Le cœur gros d’avoir quitté Ariane à cause du bébé, il écrit toujours à sa belle brune restée en Inde. Il s’ennuie rapidement et tente de refaire de la photographie. Après avoir photographié plusieurs sans-abris et proposer son reportage d’Inde, Arthis tente de trouver un repreneur. Mais ses sujets ne sont pas assez d’actualité et n’intéressent personne. Désœuvré, Arthis erre dans les rues parisiennes et finit par remarquer un homme étrange qui écrit chaque jour un message incomplet sur le mur. Au bout de trois jours et de nombreuses photos, l’homme inconnu finit son message : « Le laurel verdégéo ». Alors qu’un nouvel attentat à la bombe secoue la capitale dans un lieu de culte, Arthis rencontre un journaliste qui lui parle de ce fameux message énigmatique. C’est un langage ancien, l’occitan, qui ravive une croyance moyenâgeuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième cycle pour notre blondinet héros Arthis. Comme pour le deuxième cycle, le scénariste Pierre Makyo est toujours présent au générique, mais le dessinateur change. Les ficelles scénaristiques sont toujours les mêmes à chaque début de cycle et constituent presque des clichés (normal, me direz-vous, quand on sait que notre héros est photographe !). Notre pauvre Arthis souffre de solitude et a un gros chagrin d’amour (trois depuis le début de la série !). Il ne sait plus quoi faire de sa vie. Heureusement, son appareil photo lui permet de retrouver foi en l’homme en le prenant sous toutes les coutures. Au détour d’une photo, il tombe sur un mystère, qui sera le début d’une aventure hors du commun. L’épisode fonctionne donc exactement de la même façon que les deux premiers opus de chaque cycle. Quand on y pense, l’infortuné Arthis a l’art de tomber sur des aventures extraordinaires en peu de temps ! Malgré la volonté de Makyo de rendre le récit crédible et réaliste, on a donc du mal à croire à une nouvelle balade qui est censée dépasser la précédente. Pourtant, il ne faut pas longtemps avant qu’Arthis se laisse prendre dans un nouveau voyage. On apprend même qu’il a failli être champion olympique en escrime… Le début est donc assez forcé. Est-il donc difficile d’enchaîner une histoire quand la précédente vous a fait voyager… au bout du monde ? Après avoir découvert un monde secret qui perpétue la vie au Moyen-Age et après avoir exploré les frontières de la raison et de l’âme humaine, Arthis est au beau milieu d’un conflit religieux ancestral. Makyo nous transporte dans un univers à la mode : les sectes. Et il invente une légende fascinante autour de cette histoire. Même si certains aspects sont peu crédibles, le scénariste a toujours le talent pour emmener le lecteur dans une nouvelle intrigue. A l’aide d’une documentation soignée, Makyo fait revivre un mouvement religieux atypique et sulfureux. Il n’en fallait pas plus pour qu’Arthis se jette dans l’aventure. On change à nouveau de dessinateur et cette fois, Michel Faure ne s’embarrasse pas en tentant de reprendre le style de ces prédécesseurs. Le graphisme est une véritable rupture avec les cycles antérieurs. A l’image du scénario alambiqué, le lecteur a du mal à s’y faire. Le trait est saturé de détails et l’encrage est brouillon et grossier, bien loin de la finesse du trait de Laurent Vicomte ou la modernité d’Eric Hérenguel. Avec les années qui passent, notre Arthis a pris du poids et il est méconnaissable. Un retour difficile donc…