L'histoire :
La peste sévit sur Bourges en cette année 1348. Les familles sont décimées, les églises sont prises d'assaut par les populations désespérées et impuissantes. Grégoire est semble t-il encore épargné par la maladie sur le point d'emporter son frère Gondowald. Les hommes de pouvoir ne savent plus si l'épidémie est le résultat d'un attentat commis par quelque étranger qui aurait empoisonné les puits et les fontaines, ou s'il s'agit d'une forme de punition divine. Mais le résultat est terrible, qui ravage des quartiers entiers et se propage sans limite. Invité à une réunion des consuls, Grégoire se déclare prêt à tout tenter pour mettre fin au fléau. La rumeur dit qu'une moine du Prieuré de la Charité aurait mis au point un remède. Grégoire va donc se lancer à sa recherche. Mais son chemin sera semé de déceptions et d'embûches. Sur la route de Compostelle, il va rencontrer des victimes innocentes ravagées par la lèpre et rejoindre un groupe de pèlerins partant à la recherche d'un miracle. Mais par-dessus tout, celui qui fut un vaillant guerrier va cheminer vers sa propre vérité. Une vérité que chaque pas va rendre plus lourde à porter.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce dernier tome des récits inspirés des pèlerinages vers St Jacques de Compostelle n'est pas le plus marquant des quatre. Il se contente de décrire les ravages de la peste noire et le parcours de Grégoire de manière très linéaire et factuelle. Les quelques éléments d'action que le scénariste Pierre-Roland Saint Dizier introduit dans son récit sont plutôt plats et ne représentent aucun enjeu, si bien que le lecteur se demande quel est le propos de ce scénario. Certes, la nécessité d'illustrer un nouveau parcours historique vers la ville de pèlerinage constitue le cahier des charges initial de cette série. Mais cette fois, les enchaînements sont trop découpés, trop indépendants et au final, superficiels. Il faut attendre les dernières pages de l'album pour comprendre le sens de la quête de Grégoire, sans que cela suscite pour autant l'envie d'une seconde lecture. Le dessinateur Andrea Mutti livre pourtant un bon travail, réaliste et fouillé, mais cela ne suffit pas à provoquer une immersion. Cette tranche d'Histoire est une succession de scènes juxtaposées, qui pourra plaire aux amateurs avides de reconnaître des événements ou des lieux. Mais elle laissera de marbre le lecteur de BD qui cherche son chemin dans une production abondante.