L'histoire :
Lorsque le roi Louis IX est revenu des croisades en Egypte en 1254, la légende dit qu'il aurait rapporté un fabuleux trésor, resté caché de tous. Un trésor qui porte sur lui la suspicion d'une malédiction, car la plus grande partie de ses troupes a péri de maladie avant de revenir en France. La seule trace de ce butin est la vierge noire de la cathédrale du Puy, une statuette en bois représentant Isis l'égyptienne tenant son fils dans ses bras, retaillée pour devenir une vierge exposée dans une église. Connu seulement des cinq membres de la confrérie d'Isis, ce secret suscite des convoitises redoutables. Ainsi, en l'an 1277, un cavalier fait irruption dans le prieuré de Notre Dame des Pauvres, dans l'Aubrac. Il menace Dom Béranger pour obtenir de lui une pièce du secret. Mais l'abbé donne l'alerte et réussit à provoquer la fuite de l'inconnu. Face à cette menace inattendue, gravement blessé, Béranger fait appeler le jeune Amaury pour lui révéler que son propre père, que tous croyaient mort assassiné dans la cathédrale du Puy, pourrait être encore vivant. Comme lui, ce dernier fait partie de la confrérie d'Isis. Il confie alors au jeune homme un coquillage contenant un des cinq indices nécessaires pour retrouver le trésor. Amaury va devoir prendre la route de Compostelle pour recueillir les quatre autres éléments de l'énigme, et mettre le trésor maudit à l'abri...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album est une nouvelle occasion pour le lecteur de BD de parfaire sa culture générale avec une excursion dans les hauts lieux religieux de la France du moyen-âge, au lendemain de la septième croisade. Le mystère du trésor que Saint Louis aurait rapporté d'Egypte permet aux auteurs de démarrer une enquête intéressante et documentée, avec de nombreux détails sur les tympans des églises. Ces tableaux sculptés au dessus des portes racontent des histoires souvent étonnamment fortes et violentes. Le dessin de l'italien Andrea Mutti représente avec une remarquable patte ces minuscules sculptures de diables et démons dans des positions tordues. Les passages didactiques sont assez nombreux, mais pas déplaisants dans ce premier volume, qui demande néanmoins un minimum de concentration. La balade sur les chemins de Compostelle est certes calculée pour franchir les villes clés qu'étaient à l'époque Conques, Figeac ou Rocamadour. Mais l'intrigue suit son cours, et la promenade possède une dimension « policière » qui maintient le suspense et réserve son lot de surprises. Même si ce travail résulte avant tout d'un projet éditorial et d'une forme de commande (les hauts lieux des Chemins de Compostelle), les auteurs livrent un boulot sérieux qui plaira aux amateurs d'histoire. Et qui ne fera pas de mal à ceux qui ont souvent besoin d'une piqûre de rappel...
