L'histoire :
La jeune et belle Catherine est promise à Yvain, le fils de Théophile, le viguier d'Arles. Un mariage qui ne lui convient pas, mais auquel elle semble s'être résignée. Lorsqu'un soir, après avoir endormi son très jeune frère en lui racontant une histoire, elle reçoit la visite d'Alexandre, elle tente sans conviction de résister. Le jeune homme est celui qu'elle aime vraiment. Elle cède bientôt à ses avances. Mais Yvain surgit au moment le plus critique, se jette sur Alexandre et le pousse par la fenêtre du château. Il se rue alors sur Catherine, bien décidé à abuser d'elle pour se venger. C'est alors la jeune servante Adeline qui se porte au secours de Catherine et frappe l'agresseur d'un coup fatal, à l'aide d'une bûche de bois. Les deux femmes s'enfuient du château et franchissent les murs d'enceinte de la ville. Amaury, le mari d'Adeline, va alors proposer de les aider. Adeline veut effectuer un pèlerinage pour expier le pêché qu'elle vient de commettre ; et Catherine veut l'accompagner. Elles iront donc rejoindre Alberto, un ami d'Amaury à Saint Gilles. Ce dernier va prendre la route de Compostelle, il pourra guider les deux jeunes femmes. Mais la route ne sera pas de tout repos...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle déclinaison d'un pèlerinage vers Compostelle, ce troisième volume de Campus Stellae est fortement construit autour de la fuite des deux jeunes femmes. Le propos historique est plus ténu que dans le premier, voire le deuxième, volume de la série ; la description des lieux traversés devient de plus en plus proche d'un décor soigné, non crucial dans l'intrigue. C'est un choix scénaristique qui n'est pas sans risque, car dès lors que les rebondissements autour de la poursuite deviennent le propos de l'album, le lecteur attend quelque chose de plus. Mais les événements qui se déroulent sous nos yeux restent mécaniques, sans effet de suspense. Il y aura certes des éléments de surprise en cours d'album, mais les dialogues de Pierre-Roland Saint-Dizier manquent de vie, tandis que la mise en scène d'Andrea Mutti reste peu spectaculaire. Une lecture au final plutôt neutre, qui laisse le lecteur à distance, sans qu'il lui soit donné l'occasion de s'attacher ni aux personnages, ni à un éclairage historique particulier. La promenade reste intéressante pour sa mise en lumière d'enjeux potentiels importants au sein de pèlerinages a priori religieux. Il faudra néanmoins quelque érudition sur les lieux clés de la route de Compostelle pour apprécier le road trip concocté par les auteurs. Le Pont des Trois Diables est donc un album pour fans d'Histoire amateurs de BD, plus que le contraire.