L'histoire :
Victor poursuit son double-jeu, amant d'une femme officier de l'armée occupante, qui a deviné qu'il était juif mais s'en moque. A travers Aurore, la chanteuse de cabaret qui extorque des informations secrètes au colonel Kranz sur l'oreiller, il sert de relais avec les premiers groupes de résistants. En ce début d'année 1942, il poursuit sa reprise en main des principales salles de spectacle de Montmartre. Arme à la main, il fait signer des actes de vente qui lui rapportent beaucoup et lui donnent le pouvoir dont il a besoin pour être « Le Turc », cet homme de réseaux plus ou moins clandestins, mais presque intouchable. Pourtant, l'accélération des évènements et la montée en puissance de la résistance à Londres vont lui faire prendre de plus en plus de risques...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième tome est plus construit que le premier, avec l'action qui s'enchaîne de manière tendue vers un final surprenant. Victor prend des risques, fait l'impossible pour protéger ses proches, mais se montre impitoyable dans ses affaires. La séquence de prise en main des cabarets est dans le plus pur style polar noir et sang qui gicle, tandis que les auteurs nous donnent à voir des images emblématiques de l'époque, comme l'exposition contre le bolchévisme, ou l'étonnante voiture électrique Bréguet ! Il y a cette volonté délibérée d’un style rétro alimenté des clins d’œil au présent, doublée de l'envie de construire un récit noir chargé d'atmosphère. Le graphisme de Dominique Hé donne une touche étrange à l’ensemble, avec ses couleurs particulières. Mais quelques images de Paris confirment que son style peut être réellement évocateur. Cela dit le ton global qui résulte de l’association avec Noël Simsolo est un peu spécial, les dialogues sont rapides et la narration pas tout à fait typique de la bande-dessinée. Comme s'il manquait ces moments d'installation de l'ambiance, tout s'enchainant un peu trop vite pour que, naturellement, le lecteur se laisse prendre par une ambiance particulière. Le résultat est néanmoins très personnel et typé. Il résulte d'un travail en duo où chaque co-auteur s'exprime avec caractère.