L'histoire :
Depuis que leur fils Dylan a mis le feu au laboratoire de son école, causant indirectement la mort d'un autre élève, rien ne va plus entre Ellen et son mari Richard. Ce dernier a du abandonner ses ambitions politiques face au scandale, tandis que son épouse vit une histoire d'amour avec Lu Pan, qu'elle avait rencontré lors d'une de ses missions en Afrique. Quelques jours d'oubli, sur fond de divorce en préparation, rapidement perturbés par l'obsession du visage de Jane. Ellen ne parvient pas à se débarrasser du souvenir de la jeune femme condamnée à sa place, pour un braquage de banque qui a mal tourné plus de 15 ans plus tôt. En retrait des actions de terrain de son association humanitaire Water for Africa, elle ressent le besoin d'aider à nouveau les plus démunis. Lorsque qu'un certain Dr Griffin vient la rencontrer pour qu'elle intervienne dans son association d'aide aux enfants désœuvrés, elle voit là l'occasion de reprendre pied dans des actions concrètes. Et probablement aussi de remédier au sentiment de culpabilité qui l'obsède. Mais à la suite de malaises à répétition, la vie d'Ellen va se transformer en cauchemar...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme chaque tome de la série Destins, Le Mur décrit une évolution possible de la vie d'Ellen selon les décisions qu'elle prend face à la fameuse affaire de braquage de banque. Cette branche de l'arborescence nous emmène vers la vie d'Ellen qui a tenté de se dénoncer, mais n'a pas pu le faire. Suite chronologique du tome 5 de la série, ce tome 10 approfondit l'histoire d'amour entre Ellen et Lu Pan, et semble nous éloigner assez franchement de l'intrigue originelle. Pris individuellement, il démarre de manière assez tranquille, pour basculer après la rencontre du Dr Griffin. Mais l'enchaînement des trois étapes de l'album souffre d'un manque de temps, et le scénariste a visiblement du revoir son déroulement pour faire tenir tout cela en 46 planches. La première page de l'album nous résume ainsi en quelques coupures de journaux les étapes récentes de la vie d'Ellen, qu'il faut lire tranquillement avant de plonger dans la lecture de la suite. Au cœur de l'album, le choix délibéré de laisser du temps à la troisième partie, plus angoissante, est légitime, mais il oblige les auteurs à traiter très vite la scène de la rencontre avec le Dr Griffin, qui en devient assez peu crédible. Le traitement visuel de cette histoire est en revanche très réussi. Le grand professionnel qu'est Sébastien Goethals met en œuvre des décors et des couleurs parfaitement adaptés aux ambiances. Le canevas Destins continue donc de se construire, ne ménageant ni ses personnages, ni ses lecteurs. Qui espèrent toutefois que le tome 14 de conclusion se bouclera de manière convaincante...