L'histoire :
Ellen n'a guère accepté les manipulations de Richard, son mari, pour la dissuader de se dénoncer dans l'affaire Jane Tyler. Elle s'est livrée aux autorités, et cela fait maintenant deux mois qu'elle est en prison et deux semaines que l'instruction de son procès a débuté. Venant chaque jour pour essayer de lui parler, Richard tombe sur une Ellen muette. Elle semble attendre, sans se faire d'illusion, sa sentence. Richard engage une pléiade d'avocats et de spécialistes, dans le but de faire sortir sa femme de prison. La sélection des jurés débute et entre les deux partis, la lutte est rude pour essayer de sélectionner celui ou celle qui pourra faire basculer le procès. Une fois les personnes choisies, toutes sont emmenées dans un motel où elles doivent rester isolées de tout : famille, journaux, télé. Ellen commence à reprendre goût à la vie, lorsque Richard emmène leurs enfants au parloir et rassure sa femme de la conclusion du procès. Les jurés sont pour le moment très partagés, mais l'une d'entre elle a l'air pressée de rentrer et fait le forcing pour que les autres suivent sa décision, à savoir : condamner Ellen à mort.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les albums de Destins continuent de sortir simultanément deux par deux. Ils se ressemblent mais ne se suivent pas forcément. Par exemple, ce 9e opus est la suite du 4e qui était la suite du 2e. Vous suivez ? Le concept de Frank Giroud trouve pleinement son sens lors de la lecture de tous les tomes qui dévoilent la vie d'Ellen en fonction des choix faits. Et pour vous y retrouver, l'arbre en 4e de couv est un schéma utile. Dans Le procès, Denis Lapière et Frank Giroud, qui ont publié sensemble il y a quelques mois l'excellent Page noire, proposent enfin la confrontation entre les différents partis. D'un côté, on retrouve Ellen, son mari et la pléiade d'avocats ; de l'autre, l'équipe du shérif. Pourtant, les deux scénaristes font rapidement comprendre aux lecteurs qu'une troisième option peut faire pencher le procès : les jurés. A la façon d'un roman de John Grisham, l'histoire monte petit à petit en puissance et même si la conclusion reste classique, elle n'en demeure pas moins efficace. Les dessins sont l'œuvre de l'excellent Olivier Berlion. Le dessinateur de nombreux titres à succès, comme Tony Corso ou Rosangella, fournit une performance moins réussie que sur les titres énoncés, mais elle reste de bonne facture. Si certains albums depuis le début de la saga Destins ne semblent pas vraiment utiles, comme Une belle histoire, ou très mauvais, comme Family van, Le procès se place sans nul doute parmi les meilleurs moments de la série.