L'histoire :
Ellen quitte l'île des Shetlands où elle a pris sa décision : elle ne se dénoncera pas du crime qu’elle a commis. Elle compte quitter sa vie bourgeoise bien rangée pour un nouveau voyage humanitaire en Afrique. Cette mission organisée par une ONG, la WAFA (Water For Africa), lui permettra, selon elle, de soulager sa culpabilité. Avant de partir, elle observe une dernière fois son fils Dylan sur le terrain de cricket où il s'entraîne, elle embrasse sa fille Alyson dans la maison familiale située à Chelsea, elle dit au revoir à son mari Richard. À bord de l'avion humanitaire, elle retrouve son fidèle collaborateur Matthew, et le reste de l'équipe avec le matériel nécessaire pour installer des pompes à eau et filmer leur travail. Mais l'atterrissage en Afrique est dramatique, car des rebelles ont pris la ville. Sacrifice humanitaire ou fuite en avant ? Ellen, en cherchant la rédemption, n'est-elle pas allée se jeter dans un danger encore plus grand ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En ce début d’année 2010, Glénat, grand spécialiste des sagas au long cours, déboule en force avec une série d’envergure baptisée Destins, avec pas moins de trois albums qui sortent d’un coup. Dans ce 3e opus, intitulé le Piège Africain, on retrouve bien entendu la ligne éditoriale et narrative pensée par Frank Giroud, à travers un scénariste de génie, Pierre Christin. Ce comparse d’Enki Bilal, de Jean-Claude Mézières et d’André Juillard (entre autres) signe là une histoire solide et haletante, où les séquences s’enchaînent avec une extrême fluidité, ménageant un suspense de tous les instants (la scène de capture des membres de la WAFA). Le dessin sans fioritures du duo Lecossois-Brahy montre le contraste saisissant entre une vie à l’européenne calme, sans accroc et le quotidien africain, sauvage où les bandes armées font la loi (bien souvent la loi du sang, comme on a encore pu le constater récemment avec l’attaque dans la région du Cabinda, enclave angolaise, à l’encontre du bus de l’équipe de foot du Togo). Au fur et à mesure que le récit avance, les cases se chevauchent, gagnent en vitesse, comme pour mieux nous montrer les difficultés que rencontre Elen en Afrique. Son désir de se racheter se heurte au bon vouloir des militaires, qui voient à travers les actions humanitaires de La WAFA, une volonté d’ingérence. « Vos prétendues associations de bienfaisance ne sont que des vautours s’acharnant sur le corps de notre pays comme s’il était malade » ne manque pas de rappeler le chef de la milice. Décidément, le chemin d’Ellen qui conduit à la rédemption est parsemé d’embûches et ressemblent davantage à un chemin de croix. Vivement le dénouement… En attendant, 11 autres tomes seront là pour nous y mener.