L'histoire :
Devant l’ambassade des Etats-Unis, Ellen doit faire un choix entre se livrer aux autorités américaines pour innocenter Jane, soit se rendre au commissariat où se trouve son fils, Dylan. Celui-ci a provoqué l’incendie de son école. Sa priorité restant son enfant, elle se rend auprès de lui et de son mari. Le soir venu, alors qu’elle discute avec Richard, elle lui avoue son passé et son envie d’innocenter Jane. Malgré les objections de son époux, sa décision est prise. Une semaine après, elle prend l’avion et à son arrivée, deux agents du FBI la conduisent auprès d’une enquêtrice. Malgré toutes les preuves et les détails que lui donne Ellen, celle-ci ne souhaite pas rouvrir le dossier et lui conseille même de rentrer en Angleterre. Dépitée, Ellen appelle Richard. Mais en voyant l’avocat de Jane sur un écran de télé, elle reprend courage et annonce à son mari qu’elle part le rencontrer. Elle loue une voiture et retourne auprès du lac où elle a jeté le véhicule à l’époque. En arrivant, elle voit un pêcheur ainsi que deux plongeurs, ce qui provoque chez elle de sérieuses interrogations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En lançant (de façon simultanée) les trois premiers opus de sa nouvelle saga Destins, Frank Giroud s’est lancé un pari éditorial, après son Décalogue et son Quintett. Ici, il cherche à établir le parcours et l’importance des moments clés dans la vie d’une femme, Ellen Baker, sur pas moins de 14 albums. L’originalité tient aux choix effectués par l’héroïne, qui incitera le récit à prendre plusieurs directions. Ce Paranoïa co-scénarisé par Giroud et Valérie Mangin, prend donc la suite logique du second volume. Il dévoile Ellen voulant absolument se déclarer coupable pour innocenter Jane Tyler, et qui se heurte au refus des autorités de rouvrir le dossier et poursuivre l’enquête. Prenant pour toile de fond la peine de mort au Texas, le récit monte petit à petit en puissance. Malgré quelques ellipses parfois un peu rapides (le coup du shérif, par exemple), l’histoire se tient. Une tension se crée même lorsqu’Ellen, voyant qu’elle ne peut faire avancer les choses, plonge dans une paranoïa qu’on aurait apprécié plus profonde. Daniel Hulet s’occupe d’illustrer cet épisode. Son trait réaliste emporte le lecteur dans un tourbillon de psychose ambiante. Classique et efficace, cette nouvelle ligne de vie d’Ellen Baker se fond parfaitement dans cet ensemble au mécanisme bien rôdé…