L'histoire :
Garth se réveille avec une sensation particulièrement angoissante. Le lit, la chambre, la demeure dans lesquels il se trouve, lui sont totalement inconnus. Il ouvre la fenêtre : à l'extérieur, un épais brouillard l'empêche d'apercevoir quoi que ce soit. Le réveil affiche 7h00 du matin. Garth se douche donc, s'habille et sort de son « appartement ». Il se retrouve dans un couloir, où se trouvent d'autres portes de chambres. Il sort de la chambre n°360. Il avance jusqu'à un palier et appelle dans le vide pour savoir s'il y a quelqu'un. Des voix venant du bas lui indiquent de les rejoindre, dans la cuisine. Garth descend alors l'escalier et fait connaissance avec cinq autres personnes : Albert, Helen, Abel, Nathan et Hans, qui lui proposent de partager leur petit-déjeuner. Ils sont tous dans le même cas que lui : ils se sont retrouvés dans ce manoir qu'aucun ne connait, sans savoir ni comment, ni pourquoi. Ils peuvent en sortir et en faire le tour, dans un brouillard épais, mais un mur invisible les empêche d'atteindre le portail d'entrée. Plus étrange : ils proviennent tous d'une année différente, entre 1957 et 1993. Encore plus étrange, chaque nuit, une tablée de provision est miraculeusement dressée dans la cuisine pour leur permettre de se sustenter durant une journée. Dans la nuit du jour 2 au jour 3, Abel tente de rester éveillé pour surprendre le mystérieux organisateur de leur emprisonnement fantastique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous êtes-vous déjà réveillés, un matin, tellement vaseux, que vous avez mis plusieurs secondes à identifier l'endroit où vous avez dormi ? A l'origine de ce thriller fantastique, le scénariste Laurent-Frédéric Bollée pousse cette sensation jusqu'à son paroxysme. Les six protagonistes d'Espace vital ne savent en effet ni ce qui leur est arrivé, ni où ils se trouvent, ni ce/ceux qui les a/ont réunis dans ce manoir fantomatique, inspiration probable entre Shining (le roman de Stephen King) et Alone in the dark (le jeu vidéo). Ils cherchent logiquement à comprendre ce qui leur arrive, convoquent tour à tour des flashbacks sur leurs vies passées et réunissent petit à petit des éléments d'identification de leur sort, à l'intention du lecteur logiquement avide de réponses. Sont-ils les proies d'une entité maléfique ? Sont-ils simplement morts, coincés dans une sorte de purgatoire ? Seule certitude, eut égard au décorum : leur aventure obéit à une mécanique fantastique (le mur invisible, le trou béant, les provisions magiques, les origines temporelles différentes...). Le suspense reste entier à l'issue de ce premier tome, qui apporte tout de même son plein lot d'indices et... de victimes. Le dessinateur Fabrice Meddour met en scène leurs palabres et leurs explorations ésotériques dans une ambiance lugubre idoine, sans jamais céder au sensationnalisme terrorisant de bas étage. L'ambiance pesante et sourde monte crescendo, jusqu'à un cliffhanger inattendu... à exploiter dans le prochain tome.