L'histoire :
Le barbare et sa princesse se trouvent de chaque côté d’un vaste ravin, entre les rives duquel se balance une poutre au bout d’une longue chaine, comme un pendule. La sortie passe évidemment par deux sauts successifs, mais aux bons moments, sur la poutre. Le barbare s’exécute, avec succès. Puis vient le tour de la princesse qui réussit le premier saut, mais saute trop court le second. Heureusement, le barbare la rattrape par les mains. Mais il n’a pas le temps de la hisser sur la rive, que le balancier est de retour : la poutre écrase la princesse contre la falaise.
Dans un univers glacé, le barbare et sa princesse sont attaqués par un blork muni d’un pisto-laser réfrigérant. Le barbare évite le faisceau du laser en bondissant et il transperce le crâne du blork d’un coup d’épée. Or la princesse derrière lui se retrouve logiquement touchée, donc congelée, dans un glaçon géant. A l’aide de son épée, le barbare découpe alors rapidement une fente en biais tout autour du boc de glace. Mais les deux parties se désolidarisent et le haut glisse sur le bas… Ce qui tranche la princesse en deux au niveau de la taille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la tradition des jubilatoires et sardoniques Idées noires de Franquin, la série Game over, pour ados cruels, met en scène un trépas abominable par planche, sans dialogue. Mais il s’agit du trépas sans conséquence, heureusement, d’un petit barbare avatar de jeu vidéo, qui signe juste la fin de partie (d’où le titre, Game over…). Soit l’échec cuisant dudit barbare à se sauver lui et/ou sa princesse, d’un univers de blorks et de pièges fatals. C’est toujours un peu la même chose dans le concept, mais c’est toujours parfaitement inventif, gore et jubilatoire dans ses variations, pour tous ceux qui apprécient le registre humoristique. Comme pour tenter de renouveler la série, les auteurs proposent présentement un album hors-série qui se concentre sur des trépas de la princesse. Cette cruche puissance 1000 se retrouve ainsi violemment malmenée, trucidée, découpée en rondelles ou fendue en deux, carbonisée par les flammes du bucher ou des déjections acides, et même pulvérisée contre un mur par des crottes de lapin tirées comme des obus. Elle est tellement crétine qu’elle se fait des bigoudis avec des bâtons de dynamite. Or n’y voyez aucune apologie des violences faites aux femmes ou à la discrimination féminine : ces séquences de morts sanglantes ne sont qu’une juste équivalence de ce que subit d’habitude le barbare homme. Et surtout, rappelons-le… il s’agit d’humour ! Un concept parfois difficile à saisir pour certains. En somme, mis à part la présence tragique systématique de la princesse, on se croirait dans un Game over tout à fait traditionnel.