L'histoire :
Dans une ville américaine à l’abandon, Ben, Brooks et Spielberg, respectivement en vélo, en skate et à pied, poursuivent un zombie rescapé de la famine. Ils le coincent dans le jardin des Flanders. Ils reconnaissent dans les traits de ce mort-vivant Mme Finksen, l’ex-voisine de Spielberg quand il était petit. Mais aujourd’hui, elle n’est plus qu’un putain de zombie. Donc pas de pitié : ils l’envoient valdinguer dans la piscine à grands coups de crosse de hockey dans les dents. Puis ils lui brisent les os des bras et tirent la bâche de la piscine pour qu’elle ne remonte jamais. Hop, et un de moins ! Quand ils rentrent dans la maison qu’ils occupent en groupe, ils matent la vidéo que Spielberg a faite des dernières chasses aux zombies. Ils se marrent quand ça charcle, quand ça gicle et ils se moquent aussi de Brooks quand il a cru se faire choper la jambe par Mme Finksen. Règle n°4 : un zombie blessé n’est pas un zombie sans danger. Ils vont tous se coucher lorsque le générateur électrique lâche et les plonge dans le noir. Le lendemain, Brooks et Ben partent en ravitaillement à bord de leur quad. Leur objectif : une maison qu’ils n’ont pas encore visité sur leur plan méthodique de reconnaissances. Ils trouvent des conserves, des crackers, du chocolat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le registre de la débrouille post-apocalyptique a déjà croisé celui du monde adolescent à travers l'excellente série Seuls (de Vehlmann & Gazzoti). Mais ce n’était pas exactement dans le pur contexte des zombies purulents et décérébrés façon Romero, comme le proposent aujourd’hui Aurélien Ducoudray et Jocelyn Joret avec ce premier tome de KidZ. D’emblée, on est propulsés dans un contexte dont on ignore les origines. On découvre un groupe d’ados qui a survécu à une terrible épidémie de zombification de la population humaine. Le récit se passe même quelques semaines après ce fléau, car les zombies eux-mêmes sont déjà en voie d’extinction : ils dépérissent car ils n’ont plus de matière vivante à croquer. Nos héros ados s’éclatent alors à les décaniller quand ils en croisent, sans scrupules, comme ils le feraient devant un bon vieux jeu vidéo FPS. Mais ils passent surtout le plus clair de ce tome d’exposition à faire des trucs de base et d’ados : faire parler les hormones en s’engueulant, discuter fiévreusement pour décider comment s’y prendre pour survivre, rechercher des vivres, faire des films gores, jouer à « Action ou Vérité », se souvenir d’avant… mais pas trop, car c’est trop difficile. Cette situation psychologiquement plausible (et accrocheuse pour le public ado) est mise en scène avec un maximum de dynamisme dans le découpage et de savoir-faire narratif, via le dessin fortement encré et tout aussi énergique de Joret, un auteur précédemment entrevu (il y a 12 ans !) dans un collectif de Carmen McCallum. Les heureux acheteurs de la version collector pourront également profiter d’un jeu de plateau façon Zombicide fourni en fin d’album (à découper ou télécharger).