L'histoire :
Ça fait plusieurs mois que l’épidémie zombie semble s’être tarie. Les zombies sont-ils tous (re-)morts de famine, faute de chair humaine fraîche à dévorer ? Toujours est-il que la petite communauté d’adolescents qui a survécu en solidarité et en autarcie ne prend plus trop de précautions pour sortir des maisons où ils établissent tour à tour domicile. Pour faire plaisir à Sue, la nouvelle arrivée, le « chef » de la bande, Brooks, lui a préparé une surprise : une table pleine de nouvelles armes et un zombie tout frais et animé, à trucider ! Le mort-vivant est attaché à une chaine, telle une cible enragée et affamée. Sue annonce détester les armes à feu. Brooks lui prouve qu’il est possible de s’amuser autrement : il décoche un carreau d’arbalète en plein dans le thorax du zombie. Mickey veut essayer lui aussi, mais avec un gros fusil à canon scié. Hélas, son coup atteint le zombie dans le bras attaché… et le zombie finit d’arracher son bras pour se libérer et se ruer sur le groupe. Sue a le réflexe d’attraper un flingue et elle dégomme le zombie juste à temps, d’une balle dans le crâne ! Pour quelqu’un qui n’aime pas les armes à feu, elle est plutôt douée. Cette intervention remet un peu en question le statut de chef de Brooks qui, lui, n’a pas réagi à temps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
KidZ, c’est un peu pareil que Walking Dead, mais façon slasher : avec et pour les ados (ok, ok, ok, ET les grands ados…). Ici, un groupe d’ados a mystérieusement survécu à une épidémie zombie vraisemblablement mondiale ; et ils organisent leur survivance dans un monde post-apocalyptique dépeuplé, sur les friches de notre civilisation présente. A ce stade du récit, le péril est amoindri : ils n’ont plus croisé de zombie depuis des semaines, malgré leurs nombreuses maraudes, en quête de nourriture et d’armes. Il semble que la vermine zombie soit sur le point d’avoir totalement disparu. Dans ce contexte, les préoccupations des ados ne sont plus trop concentrées sur la protection face à ces charognes dégueus et putrides. Ils s’amusent plutôt avec, en trucidant celles qui restent, comme on le ferait dans un jeu vidéo, en guise de petit plaisir sadique et rassérénant. Leur vrai souci, c’est de savoir qui commande parmi eux. Et comment orienter leurs destins, désormais : rester groupés ou se séparer ? Aurélien Ducoudray jonche leurs rivalités et dissensions de différentes intrigues à hautes tensions, parfaitement intégrées à la problématique centrale. Telle la menace que représente une… authentique vivante surgie de nulle part, ou la révélation d’un ennemi intérieur, que personne ne soupçonnait. C’est une nouvelle fois admirablement rythmé et l’énergie qui s’en dégage est encore accrue par la prestation graphique de Jocely Joret, dans un style extrêmement dynamique à tous points de vue : encrages profonds, sens du mouvement, profondeurs, découpage… Les ados vont kiffer grave. Surtout s’ils sont fans de zombie. Le cycle se termine avec ce tome, mais peut-être pas la série… le point d’interrogation final après « A suivre » laisse croire que cela dépendra surtout du succès public.