L'histoire :
Quelques semaines après l’apocalypse zombie, la civilisation humaine se reconstruit sur les débris de l’ancienne. Les lycéens sont de nouveau scolarisés au sein de l’établissement Matheson, qui diffuse dans les couloirs des tubes de Cyndi Lauper et applique une discipline de fer, entière dictée par les lois de sa proviseure, Mme Laurie Matheson. A la moindre incartade, la punition est sévère : travaux d’intérêt général. C’est ce qui arrive à Ben, qui se retrouve en tenue de prisonnier à devoir visiter des maisons abandonnées en dehors du périmètre sécurisé, avec un binôme. Pendant ce temps, Thelma et Allen, un vieux couple de cinéphiles, sillonnent en camping-car ces immenses zones restées sauvages et dépeuplées, à la recherche de chefs d’œuvres rares pour leur collection de DVD. A chaque station-service en ruine, ils espèrent tomber sur une intégrale de John Ford ou de Franck Capra… Hélas, ils trouvent sans cesse les mêmes bacs remplis de navets commerciaux. Dans un petit cinéma de quartier, Thelma découvre cependant une pile de DVD, avec la pancarte « Help yourself » (Servez-vous). Elle en prend un, à tout hasard. Le soir venu, profitant d’une insomnie dans son camping-car, Allen regarde ce film et trouve du génie dans ce film assurément très récent ! Il se met en tête de dénicher le jeune réalisateur, un certain Charlie Spielberg…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réorganisation sociale d’après l’apocalypse zombie se concrétise dans ce 3ème volet toujours scénarisé par Aurélien Ducoudray et très dynamiquement dessiné par Jocelyn Joret. Le contexte est quelque peu différent des traditionnelles séries zombiesques, dans le sens où ici, il n’y a quasiment plus de zombies. Tous ceux qui se sont transformés en morts-vivants purulents ont fini par totalement pourrir, au point de ne plus pouvoir mouvoir quoi que ce soit d’organique. Ducoudray imagine donc une organisation humaine qui se reconstruit, entre assainissement des anciennes zones urbaines devenues friches et pouvoir dictatorial. Pour autant, la dimension sociale et politique n’est pas l’axe de développement du scénariste, pour ce qui sera le dernier opus de la série. Ducoudray se fait plutôt plaisir en mettant en scène un binôme de vieux professionnels du cinéma, en quête d’œuvres cultes pour leur collection. La préservation de la mémoire cinéphile dans les ruines de l’ex-civilisation remplace la traditionnelle survivance en terrain zombie. Leurs dialogues tournent ainsi autour de leurs goûts et de leur culture sur le sujet… et l’intrigue se raccroche comme elle le peut au destin de nos jeunes héros, dans un déroulé légèrement artificiel. En somme, on peine à trouver la plus-value de ce dernier opus dans le propos global. Cela dit, le moment de délassement est assuré pour qui apprécie le genre zombiesque, les découpages dynamiques originaux et les aventures post-apocalyptiques non conventionnelles.