L'histoire :
Sous la préhistoire, la longue période de glaciation dite de Würm connut plusieurs périodes d’évolutions humaines qu’on a classifiées ainsi : à l’Aurignacien (-45000 ans), succéda le Gravettien (-35000 ans) puis le Solutréen (-25000 ans). On les identifie en fonction des témoignages que l’homo-sapiens a (volontairement ?) légués à la postérité, en France (vallée de la Dordogne et de la Vézère), en Espagne et dans l’actuelle République Tchèque (la Vénus de Willendorf). A l’époque, l’humanité est nomade. Elle vit dans des tentes, s’aide sans doute de chiens domestiqués pour ses déplacements et s’établit un peu partout en Europe en fonction du gibier. Au gré de ses pérégrinations, l’homo-sapiens creuse des sépultures ou abandonne moult objets utiles du quotidien (silex tranchants, pointes de flèches, poinçons ou aiguilles…). Mais aussi des témoignages non- « utiles » d’art mobilier, comme des petites sculptures, ou des fresques d’art pariétal (dans des grottes) ou rupestre (à l’air libre)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Véritable passionné d’art pariétal préhistorique, Eric le Brun a commencé dans la BD en mettant en scène un gentil héros muet pour les enfants, Ticayou… avant finalement de se consacrer à cette série de fascicules purement pédagogiques. Les époques concernées par ce second volet sont le Gravettien et le Solutréen (de -35000 à -20000 avant notre ère), dont le plus célèbre témoignage artistique qui nous soit parvenu est sans contexte la célèbre grotte de Lascaux. L’auteur retranscrit donc, à travers des planches de BD non-scénarisées mais didactiques le résultat d’années de voyages et de crobars en France, en Espagne et en Italie. De grottes ornées en trésors archéologiques, il a ainsi recopié, majoritairement en noir et blanc, en les rendant de manière le plus accessible possible, des dizaines de parois peintes, de statuettes sculptées, de fragments de bijoux ou d’outils taillées. Comme l’a justement souligné Pierre Bordage, il est fascinant et touchant qu’ « un homme ait pu peindre son désir, sa volonté de marquer une présence ». Parfaitement didactique dans le détail, l’exercice tourne toutefois au catalogue redondant dans sa globalité : aux mammouths dessinés, succèdent des mains aux « pochoirs », des cervidés, des aurochs… Quelques originalités sortent toutefois le lecteur d’une lecture monocorde : comme cette grotte immergée à 6 km de la côte provençale ; comme ce phallus, digne de nos tags urbains décérébrés ; comme ces mystérieux doigts manquants aux mains détourées dans les grottes de Gargas… Notons qu’un troisième fascicule devrait venir compléter la collection en s’intéressant à l’art au Magdalénien (-20000 ans).
