L'histoire :
En fuite à bord d’une voiture américaine, Alan et Wanda « Jones » font halte dans le bled paumé Cuba de la Frontera, à la frontière mexicaine. Surprise, parmi la vingtaine d’habitants, Wanda retrouve une vieille connaissance, Slim Dobro, qu’elle avait escroqué plus de 5 ans auparavant à Los Angeles. L’atmosphère est pesante dans le bar unique, où les pochtrons locaux regardent de biais ces étrangers. Curieusement, personne ne s’offusque lorsque Slim flingue Alan à bout portant… même pas les flics qui assistent à la scène. Il faut dire qu’à ce point désertique de la frontière, l’armée américaine se livre à un jeu cruel : le tir aux clandestins ! Dès qu’un individu tente de traverser le Rio Grande, il se fait dégommer comme un lapin. La population est largement rétribuer pour se taire. Slim échafaude alors un plan machiavélique pour créer une diversion qui lui permettra de traverser la frontière en compagnie de Wanda – et de son butin ! – qui s’avère être son ancienne maîtresse. Il révèle au patron du bar que les billets qu’il encaisse depuis des années sont des faux. En effet, il est inscrit dessus « in DOG we trust »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sans doute y a t-il une intention bien cachée derrière cette histoire totalement branlante… Le scénariste Cédric Rassat met un terme au diptyque en faisant « le ménage », mais sans apporter de réponses sur le pourquoi du comment. Pourquoi le massacre de clandestins est-il l’usage à ce point frontière ? Quel plaisir ceux qui le pratiquent et le protègent en retirent-ils ? Comment en est-on arrivé là ? Quel méfait fuit cette Wanda vulgaire et détestable ? Quelle est l’histoire de Slim ? En fait, non seulement la construction du récit est nébuleuse mais surtout, les personnages sont peu attachants et pas crédibles pour un cent. Le minimum syndical d’étude psychologique est loin d’être satisfait. Leurs existences semblent insolites, leurs réactions sonnent faux, leurs rapports sont incongrus… Pour sûr, la référence recherchée aux romans noirs à la James Ellroy est bien là, mais cet axe narratif ne suffit pas à accorder beaucoup d’intérêt à l’histoire. Au dessin et aux couleurs, les frères barcelonais Losilla mettent l’ensemble en relief à l’aide d’un style peu « esthétique », mais qui prouve au moins un certain savoir-faire technique. C’est hélas bien maigre…