L'histoire :
Une cinquantaine d’années après une apocalypse qui a ravagé 95% de la population anglaise, les combats font rage dans l’ancienne capitale britannique en ruines. Lawrence a quitté Edimbourg et mène sa troupe de rebelles contre les récurrentes percées de la Winch, un conglomérat international qui a acheté cette « zone ». Des hommes en guenilles grouillant au sol, contre les hélicos, les armes lourdes et la haute technologie… et pourtant la guérilla tient bon. Ce jour là, un hélico est abattu et les pilotes sont capturés en vie. Tandis qu’on les torture pour obtenir un maximum de renseignements sur leur base, Lawrence apprend que la bibliothèque d’Edimbourg a été détruite. Il s’apprête donc à repartir en mission de sauvetage vers le nord, lorsqu’un second hélico de la Winch s‘écrase, touché par la foudre. A l’intérieur de l’engin, les rebelles « sans-teint » extraient un civil vivant qui se prétend comptable. Mais vus les efforts que fournit la Winch pour l’exfiltrer, il a sans doute bien plus de valeur. Lawrence et ses hommes sont alors providentiellement aidés par des mutants qui les emmènent dans leur base souterraine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième opus de la Zone se contente une nouvelle fois de mettre en scène des combats, toujours un peu les mêmes, en laissant de côté nombre de compartiments « de fond » qui pourraient rendre cette série intéressante et géniale dans un tel contexte post-apocalyptique. Quelle sont les organisations politiques ? Les moyens de subsistance ? Les projets de civilisation ? Pourrait-on aussi enfin en savoir plus sur le plan scientifique : le retour des abeilles, l’épidémie d’infertilité dans le monde extérieur… Il n’y a même pas une petite idylle pour satisfaire à la dimension sentimentale. Enfin, l’obscurantisme intellectuel qui donnait une direction au premier tome a totalement disparu. Bref, on a l’impression qu’Eric Stalner tient un sujet en or entre les mains, avec mout tentacules narratifs possibles, mais qu’il fait rien qu’à éviter tout ce qui pourrait le rendre palpitant. Dans ce tome 3, des factions antagonistes s’écharpent donc, se traquent, se terrent, s’allient : soit tout pareil que dans le tome 2, mais à Londres au lieu d’Edimbourg. Certes, le coup de crayon réaliste offre un visuel agréable, quoiqu’académique et attendu, dans son style. Des décors urbains envahis par la jungle, des souterrains délabrés et toujours les mêmes trombines de personnages chevelus et crasseux qui se prennent parfois au sérieux avec des gros plans sur les yeux romantiques. Bon, ça commence quand ?