L'histoire :
Désormais accompagné de Payek, Lawrence a découvert que le QG du groupe Winch a été réduit en cendres. Ceux qui étaient censés imposer leur loi sur ce monde en ruines auraient donc trouvé plus fort qu'eux. Pourtant, aucun des groupes qui survivent dans ce chaos ne semble pouvoir rivaliser avec les milices en armes de la puissante corporation. Quoi qu'il en soit, rester à Londres n'a plus de sens. Le groupe choisit alors de reprendre la route pour retourner à Edimbourg et voir ce qu'il reste de la grande bibliothèque. Alors que plus rien ne semble permettre aux survivants de vivre un destin commun, seuls les livres peuvent encore témoigner de ce que fut le passé des hommes. Seules les œuvres de grands écrivains peuvent redonner l'espoir de la reconstruction d'une société. Sur la route d'Edimbourg, les embûches seront nombreuses et les surprises au rendez-vous. De toute évidence, le groupe Winch a un adversaire à sa mesure, dont les intentions sont inconnues. Quel rôle cette nouvelle force en présence va-t-elle jouer dans le contrôle des villes ? Existe-t-il encore un avenir pour le groupe de survivants idéalistes ? Se trouve-t-il dans cette fameuse grande bibliothèque ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Finalement, on n'en saura pas plus. Après quatre tomes de traversées de paysages dévastés, Eric Stalner ne creusera pas, ou à peine, la part du mystère qui entoure les groupes qui tentent d'imposer leur domination sur ce monde post-cataclysmique. Du coup, et pour une nouvelle fois, c'est à une suite d'affrontements sans but que nous convie ce quatrième et dernier tome d'une saga qui n'aura jamais réellement démarré. Pourtant, le travail graphique d'Eric Stalner force le respect : ses paysages de villes envahies par la végétation, la profusion de détails qui jonchent ses cases, montrent le travail d'un véritable artisan amoureux de son métier. Mais un visuel accrocheur ne suffit pas à captiver le lecteur lorsqu'il lui semble qu'il n'y a finalement rien derrière ces personnages qui traversent embûche sur embûche. De trop nombreuses scènes violentes, une absence de prise de recul sur les hommes et leur destin, comme si le scénariste refusait de prendre le risque de créer une atmosphère, ce que le lecteur attend pourtant. L'errance de Lawrence aurait eu du sens si elle s'était doublée d'une intrigue parallèle, d'une relation réelle entre les personnages qui serait devenue le vrai fil conducteur de ce road-movie. Au lieu de cela, nous devons nous contenter de dialogues superficiels, qui ne témoignent d'aucun relief psychologique. En choisissant de ne creuser ni le fond de l'intrigue, ni la personnalité de ses héros, Stalner ne fait en réalité aucun choix, et se laisse porter par son idée de départ. Le lecteur traverse alors ces quatre tomes sans jamais oublier qu'il tourne des pages, belles et fouillées, mais vides de sens. Dommage.