L'histoire :
Après une guerre impitoyable entre les hommes, la Terre a été dévastée. La planète bleue est redevenue plate, infinie. Elle ne tourne plus. De rares vestiges du passé sont encore debout. La nature a repris ses droits. La vie n’a cependant pas quitté cette Terre souillée et meurtrie. Des espèces animales et végétales ont subsisté. Une partie de l’espèce humaine a survécu. Au fil des ans, une religion unique et intégriste s’est modelée : La Voie. La jeune et impétueuse Kunnskap ne veut pas se soumettre à cette doctrine, comme tous les autres habitants de la Plateterre. Dotée d’une intelligence supérieure, elle refuse cette domination oppressante. Elle souhaite que tout le monde puisse enfin accéder aux connaissances scientifiques. Secrètement, elle fait partie d’une communauté de rebelles hérétiques. Ils viennent de recueillir le précieux témoignage d’un voyageur. Celui-ci affirme qu’il existe une population qui vit sur l’Autre Rive. Ces hommes ont choisi de ne pas suivre la Voie. Ils se nomment les Foucault. Ces derniers détiendraient la preuve irréfutable que la terre tourne. De quoi faire tomber le clergé et La Voie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir scénarisé ensemble Panthéon, le tombeau des Dieux endormis, Didier Convard et Eric Adam remettent le couvert avec Le pendule de Foucault, les chroniques de Plateterre. Attention : il ne s’agit pas d’une adaptation du roman éponyme d’Umberto Eco, mais d’une histoire autour du véritable pendule de Foucault, une œuvre exposée au Musée des Arts et Métiers. Avec cet objet mythique, Léon Foucault mit en évidence la rotation de la Terre, en 1851. Il est considéré par certains fanatiques d’ésotérisme et d’occultisme de l’ouvrage, comme le seul et unique indicateur du point fixe de l’univers. A travers ce one shot, les deux auteurs nous expédient dans un monde où le dogme de « La Voie » prévaut. La science a disparu et tout tourne autour de cette religion qui prône l’obscurantisme. Mais les découvertes de Kunnskap vont changer la face de ce monde. La narration, bien qu’axée sur une thématique complexe, reste d’une grande fluidité. Dommage que la trame de fond utilise les mêmes artifices que Panthéon, à savoir la lutte un poil manichéenne entre deux mondes que tout oppose. Heureusement, tout est ici bien plus abouti. Fred Vignaux complète ce tableau avec son trait précis. Ses paysages détaillés sont somptueux, ses scènes d’action sont bien exécutées, son découpage très dynamique alternant plan large et gros plan font mouche. Bref, à défaut de laisser un souvenir impérissable, cet album se laisse lire. La faute peut-être à un développement en un seul tome… Un diptyque ou une trilogie aurait été sûrement plus adapté(e).