L'histoire :
Dans le terrible ouragan qui ravage le domaine familial des Huc, la grand-mère d’Eliza perd la vie et son grand-père est gravement blessé. Il faut tout reconstruire, mais son père, de plus en plus invalide, n’entend pas pour autant moderniser l’exploitation, sur les conseils de sa fille, alors que la famille croule sous les dettes. Mais l’arrivée inopportune sur l’île de son frère Charlot, associée aux bons conseils de son nouvel amant, l’avocat métis Pory-Papy, vont changer la donne et aider Eliza dans ses desseins. Elle favorise donc son propre mariage avec son cousin Paul, fils d’un des plus gros commissaires de la ville de St Pierre, dans le but de construire une véritable usine moderne qui emploierait des ouvriers salariés, au grand dam du patriarche. Pour autant, elle ne délaisse pas son amant, tout en négociant âprement avec les banquiers l’argent nécessaire, et avec son grand-père, pour avoir les mains libres sur la future exploitation. Mais de qui sera l’enfant qu’elle porte désormais ? Sera-t-il un mulâtre issu de son amour pour Pory-Papy ? Un duel oppose alors le mari bafoué à l’avocat, alors qu’un drame enlève à Eliza, son frère aimé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome des Maîtres des îles poursuit parfaitement la lancée du premier, avec une histoire qui monte en puissance sous le soleil des Antilles. En femme libre, Eliza continue sa quête humaniste et progressiste, basée sur les idées de la révolution française, quitte à se dresser continuellement contre son grand-père, vieux gardien des valeurs d’un autre temps. Calculatrice, elle accepte tous les compromis qui peuvent jouer en sa faveur, même celui du mariage intéressé. Rien ne l’arrête, ni ne lui fait peur. Déterminée, il semble qu’elle ira jusqu’au bout de ses convictions, à venir dans un futur épisode. On pourrait trouver à cette histoire bien des similitudes avec tant d’autres, telle que celle des Maîtres de l’orge, où la défense d’un patrimoine familiale se joue entre générations aux idées différentes. Mais le plaisir reste entier et l’on succombe facilement à cette héroïne, si entière et amoureuse de la vie. En revanche, chaque album, introduit par une vieille femme, que l’on imagine bien être Eliza, écrivant ses mémoires en 1903, casse un peut le charme. C’est sans grande utilité, et tant de fois vu et revu… De même, un très mauvais point à la couverture, où notre belle rebelle semble bien perdue dans ce décor post-ouragan, alors qu’elle mériterait tellement plus.