L'histoire :
Île de Man, Septembre 1884. Mr Murin explore une galerie souterraine et tombe nez à nez sur une imposante statue : Elizabeth, la vraie mère de Jésus… Printemps 1884, Paris. Les générations se suivent à la Fonderie Rochebrune. David Rochebrune, héritier de la dynastie des Maîtres Saintiers, monte à la Capitale. Une mission bien particulière l’y attend. Dans le cadre de la célébration franco-américaine pour le centenaire de l’indépendance des Étas-Unis, Monsieur Bizot lui propose de créer la plus grosse cloche du monde : 6,24 m de haut, 6,60 m de diamètre et surtout… plus de 200 tonnes ! Ce cadeau sera offert au pays en compagnie d’une statue exécutée par Auguste Bartholdi : « La liberté éclairant le monde ». Durant son séjour parisien, David sera logé chez les Maurin, originaires de Charente. Mr Maurin était un ami d’enfance de Thomas Rochebrune. Le lendemain, David rencontre avec Bizot, le sculpteur Auguste Batholdi. Mais celui-ci a une mauvaise nouvelle. Contrairement à ce qui était prévu au départ, les États-Unis ne veulent participer qu’au financement d’un seul des deux projets et privilégient la Statue de la Liberté. Bizot est excédé par l’attitude de Bartholdi qui veut tirer la couverture à lui. Par orgueil, il souhaite malgré tout continuer le projet et réaliser cette immense cloche.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’aventure continue pour les Maîtres Saintiers, même si la voilure du projet a été réduite (on passe de 7 tomes prévus à 4 !). La faute à un succès mi-figue, mi-raisin. Dommage pour une série inspirée des ancêtres du scénariste (Jean-Baptiste Amédée Bollée et son frère Ernest, fondeurs ambulants !) qui avait tous les ingrédients requis pour être une saga marquante. D’ailleurs, cela se ressent dans la narration de Bollée qui doit jongler avec les évènements. Alors que l’intrigue était plus posée dans le précédent diptyque, ici les situations s’enchaînent à la vitesse de l’éclair, parfois de façon précipitée. Quelques séquences deviennent de facto incroyables (quand David trouve un nouvel acheteur pour les cloches !). Le rythme de l’album change à mi-parcours, les dialogues laissent place à une narration hors champ qui légendent les cases. Heureusement, la maîtrise du verbe de Laurent-Frédéric Bollée et le dessin détaillé de Serge Fino permettent de gommer cette contrainte de condensation. Les planches du dessinateur des Chasseurs d’Écumes sont d’une précision diabolique, notamment celles se déroulant à Paris, où il croque ni plus, ni moins, que Bartholdi, Jules Verne et le Tsar de Russie – des personnages historiques que Bollée s’est fait un malin plaisir à inviter dans cette aventure. Un quatrième et ultime tome est annoncé : Une vie pour une vie, 1917. Tout un programme !