L'histoire :
En 1956, à Hambourg, RFA, un homme est assassiné. Sa voiture explose au moment où il tourne la clé dans le contact. Son patron et ses collègues sont atterrés, d’autant qu’ils reçoivent, en signature du meurtre, une enveloppe contenant une main rouge sur une feuille de papier blanc. Quelques semaines plus tard, à Paris, deux jeunes hommes, Marc et Félix, font la fête dans un bar à entraineuses de Pigalle. Marc Durand boit plus que de raison et ne s’aperçoit pas qu’il est espionné. Lorsqu’il reçoit chez lui le coup de fil d’un homme qui se réclame de son éditeur, il ne se méfie pas… Le lendemain il est retrouvé mort chez lui, d’une overdose. Deux verres de whisky nettoyés, le reste de la vaisselle pas faite, le commissaire Coste conclut vite à un meurtre maquillé en suicide. Son ami Félix Lefort, conservateur de musée, guide les premiers pas de Coste sur l’enquête. Son ami, pupille pris d’affection par un millionnaire depuis le maquis, écrivait un livre sur un groupe procolonialiste en Afrique du Nord…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà désormais Coste aux prises avec une mystérieuse organisation qui signe ses crimes d’une main rouge. Des attentats en lien avec les guerres de décolonisation au Maghreb français. Mais la vie est toujours plus compliquée, surtout quand l’argent et les armes s’en mêlent, surtout quand elle est racontée par Philippe Richelle. Le scénario est une nouvelle fois historiquement riche, et narrativement bien mené. Les rebondissements et les fausses routes sont nombreux et on suit avec passion l’enquête de cet homme qui va au bout de ses intuitions, quitte à mettre sa famille en danger… L’enquête policière se mue alors en traque, et on se demande si on va assister à une terrible vendetta. Le commissaire est devenu un homme blessé. Le dessin d’Alfio Buscaglia, fin et précis, est beaucoup plus réaliste que dans le tome trois, ce qui permet de se sentir plus proche encore du commissaire Coste, touché dans ce qu’il a de plus cher, et le registre pathétique fonctionne parfaitement. Le découpage est dynamique, varié, d’une grande variété. Les couleurs de la coloriste Claudio Boccato donnent une douceur surannée au tout, qui achève de nous transporter 60 ans en arrière, dans un monde qui ne s’est finalement pas tant compliqué que ça depuis…