L'histoire :
Alger, fin 1957. L’armée est à la recherche d’un certain Karim, qui arrive à s’enfuir. A Paris, le commissaire Coste écrit à un ancien collaborateur, Hautcoeur, à qui il propose de rendre visite dans son nouveau poste, à Alger. Coste lui raconte que son fils doit être à nouveau opéré des jambes, après son accident… En janvier, quatre hommes jouent aux cartes dans un bar d’Alger, après le couvre-feu. L’un des joueurs, le patron du bar, semble raciste et humiliant avec son employé musulman. L’un des joueurs, Jaco, gagne ce soir-là, alors qu’il doit beaucoup d’argent aux autres comparses. Il est aussi l’amant de la belle serveuse, Nicole. Mais de retour chez lui, Jaco appelle Manu, le patron du bar, pour lui annoncer un cambriolage chez lui, et notamment « le fric du restaurateur de Blida »… Hautcoeur est chargé de l’enquête. Il réceptionne Coste, à qui il présente sa jeune et belle compagne, détestée de sa mère. Ils semblent heureux dans leur nouvelle vie. Mais pendant ce temps, Jaco, qui est allé chercher une mallette d’argent, est retrouvé par Karim, qui l’abat. On soupçonne alors forcément le FLN…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dernier épisode de cette série sur la IVème République, et notamment avec un focus toujours choquant sur la décolonisation et l’indépendance de l’Algérie. Le commissaire Coste en a souffert, notamment avec la blessure grave de son fils, qui subit de multiples opérations pour retrouver l’usage de ses jambes (Cf. le t.4). Ici, il n’est pas en première ligne, mais donne un coup de main à son ami Hautcoeur, un inspecteur sans a priori dans une colonie qui se débat entre futur pieds-noirs, partisans de l’OAS, du FLN et gens normaux, qui voudraient juste vivre normalement. Pas possible. Philippe Richelle livre un nouveau scénario complexe, alambiqué, avec de nombreux rebondissements pour une histoire une nouvelle fois très riche historiquement. Pour autant, c’est peut-être, des trois séries parallèles (avec Les Mystères de la IIIème et Les Mystères de la Vème) celle qui a besoin du plus de récitatifs ou de dialogues récapitulant l’histoire. En outre, les personnages secondaires sont moins riches et moins déterminants, et le jeune Hautcoeur ne pèse pas bien lourd à côté des Berlier et autre Lacaze… Pour autant, la narration est toujours haletante et enlevée. Le duo Buscaglia / Boccato livre un dessin semi-réaliste précis et agréable, avec des couleurs légères et un peu passées qui nous plongent dans les années 50. Les cadrages sont variés et riches, et comme pour les autres séries, on a un petit pincement de savoir que c’est terminé…