L'histoire :
Lynn et Floréal ont été fait prisonniers lors de leur tentative de s'emparer du mystérieux organisme qui avait décimé l'équipage du mari de Lynn. Leur mandataire, un mystérieux M.Loess, ne peut semble-t-il plus rien pour eux. Il aura échoué dans sa tentative d'en savoir plus sur les analyses effectuées sur l'objet/créature qui suscite l'intérêt de la société Terrnett. Mais une nouvelle surprise attend nos deux héros. Alors qu'ils pensent devoir passer le restant de leur vie isolés dans une cellule perdue sur une station orbitale, un visiteur vient leur annoncer leur transfert sur Terre. A leur arrivée, ils reçoivent un accueil inattendu. Pendant ce temps, Ralph, le beau-frère de Lynn, continue son travail de sape pour tenter de démasquer les activités anti-système auxquelles il a découvert que Lynn était mêlée. Défenseur ultra zêlé du gouvernement dictatorial, il creuse les ramifications du groupuscule clandestin à l'origine de la diffusion de Métronom', un comte philosophique critiquant le régime établi. Et il progresse à grands pas, y compris en démasquant ses propres amis. Dans cette société sans libertés où les peuples sont soumis à des lois sans cesse plus inhumaines, l'opposition entre collaborateurs et résistants se matérialise. Mais dans cet entrelacs de manipulations et de pièges tendus, comment savoir quelles sont les réelles motivations de ceux qui tirent les ficelles ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu'à ses dernières pages, ce troisième volume de Métronom' ressemble à une redite du précédent, basée sur le même principe d'une échappée possible pour Lynn et Linman, sous contrôle d'un mystérieux commanditaire. Pourtant, Eric Corbeyran nous réserve en fin de volume un rebondissement absolument inattendu, qui relance avec efficacité notre intérêt de lecteur. Nous n'en dirons évidemment pas plus, mais cet évènement a le mérite de justifier notre patience. L'univers oppressant décrit par le très talentueux dessinateur Grun est un véritable plus pour cette série, qui se place un cran au dessus des productions massives du très prolifique scénariste. C'est cette dimension supplémentaire, ces décors à la précision et aux couleurs époustouflantes, qui donnent à Métronom' son épaisseur, malgré un enchaînement scénaristique parfois approximatif. On citera par exemple l'épisode parfaitement incohérent de la très séduisante « B », dont on se demande comment elle se débrouille avec sa chaise roulante et son ascenseur en panne, lorsque « K » ne la ramène pas chez elle dans ses bras musclés. Un indice parmi d'autres qui démontre que la crédibilité absolue des personnages et des scènes de transition n'est pas le souci premier de Corbeyran dans la mise en place de son univers. Le créateur de Métronom' se soucie davantage de nous embarquer corps et âme dans des concepts sans cesse renouvelés, souvent en écho avec les thèmes forts de l'actualité récente. Or il faut reconnaître que dès que les personnages mettent un pied dehors, et que Grun nous embarque dans ses villes futuristes, on plonge.